Le bal de la fête nationale

Tour à tour il était passé de l'énervement à l'étonnement et maintenant à l'hilarité. Qu'Andrew puisse se comporter ainsi avec une dame le surprenait et le fâchait mais quand il vit les chandeliers se lever derrières ses compagnons il fut plus surpris encore.
Crénom! C'était cette femme qui avait fait cela? Surprenante...décidément surprenante... maintenant il comprenait pourquoi elle troublait tant son camarade. Le capitaine de la garde de Nachtewig revint accompagné du frère de la dame et soudain cela dégénéra en bagarre. Andrew ne se laissa pas faire bien longtemps et Anthony esquissa un petit sourire. Enfin il retrouvait son ami. Il s'écarta un peu quand les combattants s'approchèrent un peu trop près.

Attention à ta gauche Andy!....Aïe....Non ton autre gauche....Attention! Ah...Elle était violente celle là...

L'un des gardes, celui qui était venu les chercher s'approcha de lui.

Une sacré bonne droite votre gars.

Sûr c'est moi qui lui ait appris.

Vraiment?

Oui.....arf...par contre la défense c'est pas moi...

L'homme grimaça comme si lui même ressentait la douleur de ce coup.

Hmm...remarquez l'autre ne se défend pas si mal que ça non plus...

Ah ça...il a un sacré crochet...et il encaisse bien...

Arf...ah bah non pas si bien que cela.

Lucas les arriva le souffle court et se joignit au petit groupe.

Je...je n'ai...pas trouvé le frère...

T'inquiétes pas il est là.

D'un geste de la main il désigna l'opposant d'Andrew.

Ouh...ça fait mal ça....

Il faudrait peut être les séparer non?

Non! firent Anthony et le garde en même temps.

Elle n’eut pas le temps de réagir quand son frère s’élança sur Andrew. Une fois de plus l’évocation de ce baiser la fit rougir.

On ne pourrait pas oublier ca une minute…

Il ne fallu pas longtemps aux deux hommes pour en venir réellement aux mains. Elle savait qu’elle ne pouvait espérer les séparer, elle ne faisait pas le poids, du moins physiquement. Soudain une idée lui vint, Lorenzo n’allait pas apprécier mais c’était la seule solution pour les séparer…

Ca suffit tous les deux !!!

D’un geste de la main elle éloigna son frère d’Andrew et se plaça entre les deux.

Lorenzo calme toi s’il te plait. Ce n’est pas ce que tu crois…Enfin pas tout à fait en tout cas…

Au contraire je crois que j’ai très bien compris…

Dans ses yeux se lisait toujours la même fureur et une seconde de la part de sa sœur lui suffit pour repartir à l’assaut et envoyer une nouvelle droite dans la mâchoire d’Andrew.

Lorenzo !!!

Elle n’avait pas le choix cette fois. D’un geste de la main elle envoya son frère volait plus loin.

Tu es folle ?

Tu règleras tes comptes avec lui plus tard pour le moment ramène moi dans mes appartements s’il te plait.

Tout d'un coup Andrew se sentit éloigné de Lorenzo et il vit Alyssia s'interposer. Aussi étrange que cela puisse paraître ce n'était pas à lui qu'elle faisait des reproches mais à son frère. Il n'en revenait pas. Elle le défendait. Après tout ce qu'il lui avait fait elle le défendait!
Il n'eut pas le temps de savourer la douceur de cette idée que Lorenzo revenait vers lui et, sans qu'il eut le temps de réagir, lui assena un nouveau coup de poing qui l'envoya directement au tapis. A nouveau il vit danser devant ses yeux plusieurs chandelles et il dut secouer la tête pour les faire partir.

Alyssia lui tournait le dos, faisant face à son frère. Andrew lui resta un petit moment au sol le temps de rassembler toute sa tête. Les lumières semblaient se balancer au dessus de lui et il entendait comme un grincement. Mieux valait ne pas se lever tout de suite. Attendre que l'étourdissement passe.

Soudain un craquement retentit à quelques pas derrière eux. La cale de bois qui maintenait un lourd plafonnier venait de céder. Tout se passa en une fraction de seconde. Inexorablement le lustre entrepris une chute à une vitesse folle, visant Alyssia.

Alyssia!

D'un bond Andrew se releva suffisamment pour ceinturer la jeune femme et l'entraîner à sa suite en arrière. Il amortit tant bien que mal la chute de la damoiselle avec son bras et, à peine avaient-ils touché terre qu'un grand fracas retentit. Quelques morceaux de bois volèrent et il se pencha pour la protéger. Quand le calme revint il scruta son visage à la recherche de la moindre blessures avant d'oser croiser le regard de la jeune femme.

Tout va bien? fit la voix de Lorenzo au dessus d'eux.

Sans un mot Andrew se releva et grimaça en sentant le contrecoup de la bagarre.

Nom d'un chien c'est dangereux ça! fit Kateline.

A vrai dire je crois bien que c'est de la faute de nos deux boxeurs. Ils ont probablement dut donner un coup dans la cale en se battant... expliqua Lucas.

Alors qu’il allait lui répondre un craquement sourd se fit entendre. Ensuite tout alla très vite. Il eut à peine le temps de voir Andrew se relever et attirer Alyssia en arrière pour la protéger avant que le lustre ne s’écrase au sol.

Al !!!

En quelques pas il les rejoignit.

Tout vas bien ?

Sa sœur ne semblait pas blesser, un peu étourdit peut être mais rien de plus. Il allait l’aider à se relever quand un jeune homme qu’il n’avait pas encore remarqué tendit la main vers elle.

Al ca va ? Rien de cassé ?

Il ne lui fallu que quelques secondes pour reconnaître le jeune homme.

Mat’ ???

Quelqu’un pourrait il m’expliquer ce qu’il se passe ici ?

Cole sortit alors de son mutisme. L'échange muet entre les deux futurs mariés ne lui échappa pas et il retint à grand peine une sourire. Cette idée n'était peut être pas si saugrenue finalement.

Ne vous a t-on pas expliqué de quoi il retournait? fit-il a l'adresse de Lorenzo.

Il soupira.

Je suppose que vous savez ce qu'il en est de la réputation de votre soeur à présent et qui est...le responsable de ce...malencontreux événement. J'ignore comment l'on règle ce genre d'ennuis par chez vous mais par ici il est de bon ton de réparer les dégâts en mariant les deux jeunes gens. Etant donné que vous êtes le grand frère de Dame Alyssia et que nous ne pouvons attendre de savoir ce qu'en pense votre père c'est à vous de choisir de quel moyen vous voulez en finir avec cette affaire.
En se dépêchant et en agissant dans le secret le plus absolu nous pourrons contrer les médisants en leur opposant une union parfaitement dans les règles. La réputation de votre soeur serait alors sauve. Qu'en pensez-vous?

Avant même qu’elle est compris ce qui se passait elle se retrouva au sol dans les bras d’Andrew. Elle allait se dégager quand leurs regards se croisèrent et lui en enleva toute envie.
Elle ne pu s’empêcher de s’imaginer mariée avec lui.

Ca ne serait peut être pas si mal de l’avoir pour mari finalement…

Lorenzo rompit la magie de ce moment en venant aux nouvelles. Andrew se releva, s’éloignant ainsi d’elle.

Tu aurais pu attendre encore un peu Enz’…

Elle vit alors la main tendue de Mathéo. Elle s’y accrocha et se releva.
Elle faisait confiance à son frère, il savait qu’elle ne voulait pas d’un mariage arrangé quelqu’en soit le prix, aussi s’attendit elle a ce que celui-ci répondent négativement à Cole.

Je suis d’accord.

Quoi ???Enz’ ce sont les coups que tu as reçu qui t’ont rendu fou ?

Non, il a raison. C’est le seul moyen de sauver ta réputation…

Il jeta un regard à Andrew puis à sa sœur.

Et quelque chose me dit que même si aujourd’hui tu me hais, un jour tu me remercieras…

Cole acquiesça d'un hochement de tête et prit alors les choses en mains.

Capitaine Tsverskoï allez au temple chercher un prête. Faites cela discrètement je vous prie.

Kateline hocha la tête, eut un petit regards pour Lamiss est disparue.

Quand aux autres...et bien entrons dans cette salle. Ce sera parfait pour un mariage.

Un à un les convives pénétrèrent dans le petit salon où s'étaient entretenu peu de temps auparavant Cole et Lamiss. Lorenzo poussa gentiment sa soeur et, une fois dans la salle, garda une main prudemment dans le dos de la jeune femme pour empêcher une éventuelle fuite.
Voyant l'aspect du futur marié Cole envoya l'un de ses hommes chercher un broc d'eau et prêta son pourpoint à son frère, restant alors en chemise. Quand on revint avec un peu d'eau et une serviette Andrew nettoya le sang sur son visage et ses mains d'un air résigné.

Le silence était complet dans l'assistance et pourtant presque chacun s'activait en un étrange ensemble. Les trois soldats s'occupaient de disposer les fauteuils de telle manière à improviser une allée tandis que Lorenzo tâchait de rassurer sa soeur. Seul le nouveau venu restait inerte, l'oeil sombre. Le regard du capitaine se posa alors sur le promis et il esquissa un sourire. Chaleureusement il lui frappa l'épaule.

Allons sourit...ce n'est pas la mort...

Hmm...c'est ce que tu dis.

J'avais pourtant l'impression que tu ne détestait plus autant cette dame quand tu l'as sauvé.

Hmm...

Sa toilette fini Andrew avait presque belle allure si ce n'était les quelques bleus et bosses qui ponctuaient son visage de traces violacées. Kateline reparut à ce moment suivit d'un homme en habit de prêtre. Ses bras étaient chargé d'un petit bouquet de fleurs et Cole leva les yeux au ciel.

Les femmes....

Doucement Kateline s'approcha de lamiss pendant que les hommes s'entretenait avec l'homme d'église.

Miss...Je sais que tu ne veux plus que je t'adresses la parole mais j'ai pensée que peut être tu voudrais...enfin...je...je t'ai pris ce bouquet de fleurs. J'ai même réfléchi pour t'en prendre des assorties à ta robe...blanche tu vois...

Elle n’avait plus le choix, résignée elle entra dans la salle. Lorenzo ne la lâchait pas d’une semelle.

C’est bon Lorenzo, laisse moi ! De quoi as-tu peur ? Même si je voulais partir vous seriez au moins trois à m’en empêcher ! Alors laisse moi ! Ah et j’allais oublier ! Jamais tu m’entends, jamais je ne te pardonnerais ce que tu as fait ce soir. Tu disais que notre père avait tord et pourtant aujourd’hui c’est toi qui me pousse dans les bras d’un homme que je connais à peine.

Ca ne t’a pas gêné pour l’embrasser…

Il évita la gifle de sa sœur.

Je te connais trop bien pour ca petite sœur…

Ne m’appelle plus ainsi, mon frère ne m’aurait jamais obligé à épouser un homme contre mon grès…

C’est ce moment précis que Kateline choisit pour arriver.
Elle donna un grand coup dans le bouquet le faisant tomber à terre.

Tu crois vraiment que j’ai envie de fleurs ? Laisse moi maintenant !

Lorenzo s’éloigna, Kate également. Mathéo rejoignit alors la jeune femme.
Elle était partagée entre la colère et l’envie de pleurer. Son amie, son frère, tous l’avait abandonner un par un. Il ne lui restait plus que Mathéo. Lui au moins il la comprenait, il l’avait toujours comprise. Sans un mot elle s’appuya contre lui et il l’enserra de ses bras.

Ne t’inquiète pas, tout ce passera bien. Et puis tu sais que quoi qu’il se passe je serais toujours là pour toi.

Je sais…Heureusement toi tu es là…

Le prête se plaça devant la fenêtre, à un bout de l'allée improvisée et se racla la gorge pour attirer l'attention de tous. Andrew se tenait devant lui, Cole à ses côtés. Les autres hommes présent s'étaient installé sur les sièges et Lorenzo s'approcha de sa soeur.
Des larmes brouillaient la vue de Kateline quand elle s'éloigna doucement de son amie. Elle ne pouvait pas la blâmer pour sa réaction, elle-même aurait fait la même chose. Elle s'assit en silence à côté de Caleb qui voyant son trouble lui pressa doucement la main.
Lentement Lorenzo conduisit Alyssia devant le prêtre, sourd à ses paroles. Comme le rituel l'exigeait il déposa la main de sa soeur dans celle d'Andrew et la cérémonie commença.

Mes chers amis, nous sommes réuni ce soir pour unir cet homme et cette femme par les liens sacrés du mariage....Qui donne la main de cette femme?

C'est moi mon père, fit Lorenzo.

Un à un le saint homme prononça les paroles consacrées qui devaient unir Lamiss et Andrew. Enfin arriva le moment de l'échange des consentements.

Andrew Nickolas de Linsac, acceptes-tu de prendre Alyssia Quaranta Teloub ici présente? De l'aimer, de la chérir, de lui être fidèle et de la soutenir dans la santé comme dans la maladie, dans le malheurs comme dans l'allégresse, jusqu'à ce que la mort vous sépare?

Le silence retomba et chacun retint son souffle. Andrew ne dit mot jusqu'à ce qu'un violent coup de coude de Cole le fasse réagir.

Oui...maugréa t-il en passant une alliance au doigt de la jeune femme.

Alyssia Quaranta Teloub, acceptes-tu de prendre Andrew Nickolas de Linsac ici présent? De l'aimer, de le chérir, de lui être fidèle et de lui obéir dans la santé comme dans la maladie, dans le malheurs comme dans l'allégresse, jusqu'à ce que la mort vous sépare?

A nouveau le silence tomba, on aurait put entendre une mouche voler. Il n'était pas besoin de lire dans les pensées de Lamiss pour savoir ce qui trottait dans sa tête: allez au diable! Tous!
Et pourtant, elle prononça le mot fatidique, si faiblement qu'on ne l'aurait probablement pas entendu si tous n'avaient tendu l'oreille.

Oui...fit-elle en passant à son tour une alliance au doigt d'Andrew qui grimaça quand elle manqua de lui arracher le doigt en forçant sur l'anneau. Il lui lança un regard noir qu'elle lui rendit.

Si quelqu'un dans l'assistance souhaite s'opposer à cette union qu'il parle maintenant ou se taise à jamais.

Les deux fiancés se retournèrent et scrutèrent l'assemblée à la recherche d'une personne, n'importe qui pour s'opposer à leur mariage. Lorenzo lui dardait son regard sur Mathéo, le défiant de répliquer. Personne ne parla et les deux promis soupirèrent avant de se retourner vers le prêtre.

Je vous déclare maintenant mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée.

Andrew eut un large sourire moqueur pour sa toute nouvelle femme.

Il a pas intérêt à y penser.

Mais je vais faire plus qu'y penser...ma femme.

Sans douceur il l'attira à lui et, avant qu'elle ait le temps de répliquer, l'embrassa. Quand il s'éloigna d'elle il esquiva avec habileté la gifle qui vola et sourit de plus belle avant de s'éloigner. En passant devant Mathéo il s'arrêta.

Je vous conseil à présent de cesser toutes marques de familiarités avec MA femme. Tenez vous le pour dit.

Telle une poupée de chiffon elle laissa Lorenzo la conduire devant le prêtre.
La cérémonie lui parut durer des heures. Au moment de passer l’alliance au doigt d’Andrew elle en profita pour se venger discrètement ce qui lui valut un regard noir qu’elle lui rendit sans attendre.
Elle espérait de tout son cœur, de toute son âme, que Mathéo disent qu’il s’opposait à ce stupide mariage mais il n’en fit rien redoutant sans doute les représailles des hommes présents, et elle ne pouvait l’en blâmer.
Son dernière espoir envolé le prêtre prononça les mots qui scellaient son destin et qui la lier à Andrew jusqu’à la mort. A présent ils étaient mari et femme. Mais s’il pensait qu’elle serait une épouse obéissante il allait avoir des surprises…Il apprendrait bientôt à réellement la connaître et il regretterait encore plus qu’elle d’avoir prononcer ce oui…
Quand le prêtre annonça qu’il pouvait embrasser la mariée elle se tourna vers Andrew et lui jeta un regard plus noir que jamais.

Il a pas intérêt à y penser.

A peine eut elle finit de penser cette phrase qu’il lui répondit. Ce qui voulait dire qu’il avait entendu toutes ses pensées depuis le début. Et surtout qu’il avait entendu ce qu’elle avait pensé quelques minutes plus tôt quand il lui avait sauvé la vie et qu’elle était dans ses bras. A cette pensée ses joues virèrent au rouge vif. Mais bientôt la gêne se transforma en colère quand il l’attira à lui pour l’embrasser.
Quand enfin il la libéra il n’eut aucun mal à éviter sa gifle s’y attendant sûrement. Elle se retint d’utiliser la magie pour l’envoyer valser à l’autre bout de la pièce. Elle aurait tout le temps de lui faire payer maintenant qu’ils étaient mariés et elle allait s’en donner à cœur joie…

Le prêtre ne s’attarda pas et après avoir régler les quelques formalités d’usage il s’éclipsa laissant le petit groupe entre eux.

Il avait gardait le silence pendant la cérémonie mais il n’en pensait pas moins que c’était une erreur de mettre le destin d’Alyssia entre les mains de cet homme qui ne savait rien d’elle.
Quand Andrew embrassa Alyssia il serra les poings et les dents et du se contrôler pour ne pas intervenir pour les séparer.
Il était là, impuissant à regarder cet homme embrasser Alyssia, SON Alyssia. Il l’avait cherché si longtemps et maintenant qu’il la retrouvait c’était pour la perdre à nouveau.
Lorsque Andrew s’arrêta à sa hauteur il ne lui cacha pas le mépris qu’il avait pour lui.

Sachez qu’avant d’être votre femme, elle a était MA fiancée et que je continuerais à agir avec elle comme je l’ai toujours fait à moins qu’elle ne me demande elle-même de cesser. Tenez vous le pour dit messire.

Sur ce il s’éloigna de cet homme de peur de ne pas réussir à contenir sa colère et surtout ses poings bien longtemps.

La cérémonie à peine finit elle avait vue Andrew parler à Mathéo et était curieuse de savoir ce qu’il avait bien pu lui dire. Aussi le rejoignit elle.

Mat’.

Il lui sourit.

Madame de Linsac…

Répète ca encore une fois et tu rejoins tes ancêtres sur le champ…

Excuse moi je n’ai pas pu m’en empêcher…

Qu’est ce qu’il te voulait ?

D’un geste de la tête elle désigna celui qui était maintenant son mari.

Lui ? Oh rien. Juste me dire que j’avais plutôt intérêt à éviter de trop t’approcher maintenant que vous étiez mariés…

Nous sommes peut être mariés mais je ne lui appartient pas et j’ai encore le droit de voir qui je veux et surtout de faire ce que je veux…Il va falloir qu’il s’y fasse…

Je le plains sincèrement…Je n’aimerais vraiment pas être à ca place…

Ah oui et pourquoi ?

Parce que je te connais mieux que quiconque dans cette pièce et je sais que tu vas lui faire payer ce qui s’est passé ce soir…Et je ne souhaiterais à personne, même à mon pire ennemi, de vivre ce qu’il va vivre avec toi…

Tu ne crois pas que tu exagères un peu ?

Un regard en coin de Mathéo et un léger sourire lui suffirent.

Bon d’accord tu n’exagères peut être pas tant que cela mais il l’a cherché…

Et ton frère ?

Quoi mon frère ? Qu’il ne vienne même plus m’adresser la parole celui la et Kateline non plus d’ailleurs…Ils m’ont laissé tombé au moment ou j’avais le plus besoin d’eux et ils voudraient que je fasse comme si rien ne s’était passé…

Tu le regretteras…

Tu ne vas tout de même pas les défendre ?!

Loin de moi cette idée. Mais…

Mais quoi ?

Un jour tu seras peut être contente de les trouver à tes cotés…

Alors là non…Mais je crois que celle qui m’a le plus déçu c’est Kateline…Si elle avait été à ma place moi je n’aurais pas hésité une seule secondes c’est elle que j’aurais soutenu…Mais elle, elle leur a donné raison…

Ca n’aurait rien changé et tu le sais…

Si ! Au moins je saurais que j’ai encore une amie sur qui compter…Alors que la, je n’ai plus personne…

Tu m’as moi…

Elle lui sourit.

Bien sûr…Mais tu sais bien que pour moi tu as toujours été bien plus qu’un simple ami…

Il ne s’était pas mêler à la foule quand la situation avait dérapée. Il était resté à l’écart et quand la foule quitta les lieux il chercha Caleb sans le trouver.
Ses recherches le menèrent vers un couloir puis dans une pièce où il reconnu Caleb, mais aussi Kateline et Alyssia.
Que s’est il passé ici ?
Discrètement il entra dans la pièce et se dirigea vers Caleb.

Je te cherchais depuis au moins une heure…Mais je vois que tu as trouvé une meilleure compagnie que la mienne…Que s'est il passé ici ?

Lorsque la dernière personne franchit les doubles portes de la salle de bal, l'impératrice fit un signe de tête aux gardes et ceux-ci comprirent aussitôt qu'ils devaient s'assurer d'escorter les gens jusqu'à l'extérieur du palais.

Jaheira donna deux grands coups d'aile puis se posa gracieusement sur le plancher de marbre de la salle. Ses ailes se replièrent puis disparurent et ce n'est qu'à cet instant qu'elle s'accorda un véritable soupire. Elle s'appuya contre la table, la tête basse et réfléchit aux derniers événements.

Pourquoi avait-il fallu que cette soirée qui s'annonçait très réussie se termine ainsi...en fiasco! Pourquoi ?

À cet instant, Léanne entra dans la salle et se dirigea vers sa mère.

La princesse était restée plusieurs minutes dehors à admirer le ciel d'encre parsemé d'étoile quand un frisson vint déranger ses pensées. Elle se rendit compte qu'elle avait très froid tout à coup et décida de rentrer dans la salle.

À sa grande surprise, Léanne remarqua que la salle était totalement vide à l'exception de sa mère. Elle la regarda tristement, ce qu'elle avait l'air abattue. La princesse se demanda ce qui avait bien pu se passer pendant qu'elle était sur le balcon, dans les bras de Zack. Doucement, elle s'approcha de sa mère et passa les bras autour d'elle.

Que se passe-t-il, maman ? Tu n'as pas l'air très bien... et puis pourquoi les gens sont-ils tous parti ?

Avec toute la tendresse qu'une mère pouvait éprouvé pour sa fille, Jaheira la prit dans ses bras et lui caressa les cheveux tout en répondant à sa question.

Tu sais, Léanne, les choses ne sont pas toujours ce que nous voudrions qu'elles soient. La vie est très dure là-dessus. Elle se força à sourire à sa fille. En fait, j'ignore pourquoi, mais les gens ont commencé à se quereller et même à se tapper dessus...comme clôture d'un bal, j'ai connu mieux. J'ai dû les chasser du château et les forcer à retourner chez eux pour que le calme revienne. Je parie que certains sont déjà à parler dans mon dos à l'heure qu'il est. Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres puis elle regarda Léanne dans les yeux. Et toi, ma puce, j'espère que ta soirée fut agréable.

Sa fille eut un sourire qui illumina son petit visage tout entier. Oh maman! Cette soirée fut la plus belle de toute ma vie. Mais j'ai sommeil maintenant et je suis frigorifiée, je vais me coucher. Bonne nuit, maman, à demain! Elle embrassa chaleureusement sa mère puis s'éloigna d'un pas léger.

Un sourire comme ça ne trompait pas, sa petite Léanne était amoureuse...elle n'était plus une enfant, mais une jeune femme maintenant, une jeune femme dont le coeur débordait d'amour pour un jeune homme. Avec beaucoup de difficulté, Jaheira parvint à retenir son rire.

Euh...Léanne, n'oublie surtout pas de remettre son manteau à Zack ! Je pense qu'il aimera le récupérer.

L'impératrice regarda sa fille se retourner, rouge comme une pivoine, et hocher la tête puis pouffer de rire avant de partir à la course vers ses appartements.

Elle ne le savait sans doute pas, mais Léanne avait remis un peu de baume au coeur de sa mère. Ah ma petite Léanne, qu'est-ce que serait ma vie sans toi ? Jahaira poussa un nouveau soupire en songeant à ses responsabilités et à la vie sans sa fille. Elle serait morne, terne et vide...oui, totalement vide et écrasante.

L'impératrice resta là, appuyée contre l'immense table d'honneur de la salle de bal, en se demandant pourquoi ce château avait besoin d'être aussi grand puisqu'il était totalement vide.

Pendant toute la cérémonie il n’avait pas lâché Mathéo du regard ne sachant que trop bien qu’il était contre ce mariage. Il n’était d’ailleurs pas très fier de lui-même. Jadis il avait aidé sa sœur à se sauver avant que leur père ne la donne à ce vieux seigneur auquel elle était destinée et aujourd’hui il l’avait poussé lui-même dans les bras d’un quasi inconnu. Certes l’homme était loin d’être vieux et il savait qu’il plaisait à sa sœur mais il connaissait son point de vue sur les mariages arrangés.
Elle lui en voulait et il le comprenait parfaitement. Aussi quand il la vit avec Mathéo après la cérémonie il ne dit rien. Après tout son nouveau mari n’avait qu’à s’en charger…
Discrètement il quitta la salle. D’un pas rapide il regagna le balcon qu’il avait quitté un peu plus tôt et où il avait laissé un bel ange. Il espérait qu’elle serait encore là.
Bientôt il fut sur le balcon.

Après de longues minutes à être restée ainsi, sans bouger, Jaheira se releva puis remarqua une bouteille d'un merveilleux vin qui venait tout juste d'être ouverte, manifestement.

Cela serait dommage de ne pas rendre hommage à ce délicieux breuvage,songea-t-elle. Elle prit gracieusement une coupe de crystal qu'elle remplit à ras bord du liquide couleur bordeau. Portant un toast à des invités invisibles, elle vida la coupe d'un trait puis la reposa sur la table en soupirant.

Bon, autant aller faire une petite ronde dans les couloirs pour se désennuyer, de toute façon, je ne crois pas que le sommeil me trouvera cette nuit... À ces mots, elle se dirigea vers le plus grand des couloirs, tout était calme, tellement calme qu'elle pouvait s'entendre respirer. Les seuls sons qu'elle entendait, hormi celui de son souffle régulier, étaient ceux de ses pas qui résonnaient sur les grandes dalles de marbre sombre et le léger froissement de sa longue robe qui voletait autour de ses chevilles.

Ce fut ainsi pendant plusieurs minutes puis des éclats de voix lui parvinrent soudainement. Jaheira fronça les sourcils...que se passait-il encore? Elle pressa le pas, les éclats de voix devenant de plus en plus clairs à ses oreilles. Alyssia, Kateline, Andrew sans aucun doute, plusieurs voix que je ne connais pas et...Cole!!?? L'impératrice arriva devant une porte qu'elle ouvrit sans même prendre le soin de frapper. Ce qu'elle vit la força à froncer les sourcils d'incompréhension, son regard se posa d'abord sur les gens qu'elle reconnaissaient puis sur les inconnus et, finalement, sur...un prêtre?!!!! Mais que se passe-t-il ici? Certainement pas une messe nocturne?!!

D'un geste lent, elle croisa les bras sur sa poitrine, se plantant devant la porte bloquant la sortie, faisant comprendre à l'assistance qu'elle n'en démordrait pas avant que quelqu'un daigne lui répondre et lui expliquer ce qui se passait dans cette pièce. Déjà que la fin de la soirée avait été gâchée...l'impératrice n'était pas d'humeur.

La cérémonie achevée le prêtre ne voulut pas tarder à retrouver son lit mais c'était sans compter sur Cole qui le rattrapa rapidement pour discuter avec lui de quelques points important. Les conversations allaient bon train de part et d'autre de la pièce tout en restant discrètes. Le jeune capitaine allait laisser l'homme de foi s'en retourner chez lui quand la porte s'ouvrit pour laisser passer l'impératrice.
Le silence s'abattit sur la petite assemblée et le prêtre s'inclina respectueusement sous le regard de Jaheira. Tour à tour les gens s'observaient comme pour désigner qui serait celui ou celle qui répondrait sans oser dire mot. Un soupir s'échappa des lèvres du jeune homme. Bien...puisque personne ne voulait le dire, il expliquerait. Après tout c'était en grande partie son idée. Il hésita un instant sur le choix des mots. Visiblement sa cousine était déjà de mauvaise humeur, ce qui était compréhensible, et cette nouvelle péripétie ne semblait pas être à son goût.

Non, madame , ce n'est pas une messe nocturne... Ce rite est...d'ailleurs tout ce qu'il y a de plus sacré. Nous....

Il hésita un instant.Après tout qu'importait? Elle l'aurait appris tôt ou tard. Il inspira discrétement avant d'achever sa phrase.

...nous étions réuni pour célébrer un mariage ma chère. Votre amie Alyssia viens de convoler en justes noces.

L'impératrice en resta figée pendant quelques secondes. Puis son regard se posa tour à tour sur Cole puis sur Alyssia.

Alyssia, mariée?!!! Mais par tous les dieux, à qui? Et comment se fait-il que cela se soit fait ainsi, en pleine nuit et caché du monde?

Cole retint son souffle un instant, il appréhendait la réaction de sa cousine, si proche de la dame. C'était certain, elle était surprise. Le jeune homme chercha du regard un soutien de qui que ce soit mais personne ne semblait prompt à expliquer plus encore la situation à l'impératrice.
Maudit pleutres!
Il tourna de nouveau la tête vers Jaheira et répondit avec une voix d'un naturel effarant.

Pour que cela soit aussi discret que possible bien sûr! Moins il y a de personne au courant de ce...mariage impromptue, plus il sera facile de broder une histoire dessus et de couper court aux commérages.

Il observa les réactions de la jeune femme qui semblait stupéfaite.

Vous semblez surprise ma chère cousine... ne le soyez donc pas. Vous savez ce genre de mariage est plutôt courant. C'est presque une norme pour régler une situation épineuse entraînant deux jeunes gens.

Elle semblait avoir comprise mais il n'en attendait pas moins une réaction fulgurante aussi acheva t-il rapidement.

Dès demain nous pourrons faire savoir que la querelle de ce soir était bien une dispute d'amoureux...ou plus exactement de jeunes mariés. Cela se répandra presque aussi vite que cette...fâcheuse rumeur... bien vite tout le monde saura que dame Alyssia et Andrew sont mariés. Après quoi il suffira de dire que le mariage s'est fait dans la plus grande discrétion car la dame venait tout juste de sortir de son veuvage et qu'elle ne voulait pas faire de scandale...

L’arrivée de Jaheira dans la pièce fit cesser toute conversation. Et lorsque Jaheira demanda des explications, Alyssia se tourna d’abord vers Andrew puis vers Cole. Après tout c’était en grande partie de sa faute si elle se retrouvait mariée.
Pendant qu’elle attendait de savoir quelle explication Cole allait bien pouvoir donner à Jaheira elle s’était appuyé contre Mathéo qui était maintenant derrière elle. Après tout, toutes les personnes présentes dans cette pièce savaient qu’on l’avait forcé à épouser Andrew et mise à part en public pour sauver les apparences elle n’avait pas l’intention de se comporter comme une gentille petite épouse docile.
Lorsque Mathéo posa ses mains sur sa taille un large sourire se dessina sur ses lèvres et comme pour le défier de dire quelque chose elle lança un regard en coin à son mari. Elle se doutait bien qu’il n’apprécierait pas longtemps qu’elle joue ainsi.
Lâchant Andrew du regard, elle revint à Jaheira. L’explication de Cole était loin de lui convenir même s’il était vrai qu’avec cette histoire sa réputation serait sauve. Toutefois elle voulu préciser une chose, il était hors de question que Jaheira croit qu’elle avait accepté d’épouser cet homme de son plein grés.

Ce qu’il oublie de dire Jaheira, c’est que j’aurais préféré voir ma réputation perdue à jamais plutôt que d’accepter un mariage forcé…
Je pense que toi au moins tu peux me comprendre sur ce point n’est ce pas ?

Elle espérait que Jaheira la soutienne. Après tout elle était son amie. Oui mais Kate l’était aussi et pourtant elle avait était la première a approuvé ce mariage…Pourvu que les choses soit différentes avec Jaheira.

Ne perdant pas une miette de tous les mouvements qui se produisaient dans la pièce, Jaheira ne sut que trop bien ce que comptait faire Alyssia en se pressant ainsi contre un homme qui lui était inconnu.

Elle écouta attentivement les discours de Cole et de la toute nouvelle mariée. Au grand étonnement de tous, l'impératrice décroisa les bras et éclata d'un grand rire crystallin. Elle dut se prendre les côtes tant elle riait. Une fois l'éclat de rire un peu calmé, elle reprit son souffle avant de parler.

Je vous jure! Tout ce qu'on peut dire, c'est qu'ici on ne s'ennuie pas. Normalement, je suis totalement contre ce genre de mariage forcé...surtout ceux dont la raison n'est que de simples bavardages de vieilles pies. Ne vous méprenez pas, les gens ont eu droit de connaître ma vision des choses avant de quitter la salle de bal. Je pense qu'ils ont eu de quoi passer quelques heures à réfléchir sur leur comportement totalement enfantin et irresponsable.

Appercevant Alyssia, bouche bée, elle lui fit un petit clin d'oeil et reprit: Tu sais, mon amie, je pense que tu sauras très bien t'accommoder de cette situation des plus louffoques. Je suis contre les mariages arrangés, certes, mais celui-ci est l'exception qui confirme la règle. Je vous offre ma bénédiction les tourtereaux! Félicitations à vous deux, que votre vie soit remplie de bonheur! Jaheira pouffa de rire à nouveau.

Et maintenant, nous retournons dans la salle de bal pour fêter cela jusqu'aux lueurs du jour? Il reste encore de très bonnes bouteilles là-bas et puis le sommeil a décidé de ne pas me visiter cette nuit...

Décidemment il semblait qu’ils soient tous contre elle.

Une vie remplie de bonheur ? Avec lui ? Ca m’étonnerait…Je pensais plutôt au contraire…

Si vous voulez aller faire la fête allez y mais ca sera sans moi. Pour moi la fête s’est arrêtée au milieu de la piste de danse…

Elle se redressa quittant l’appui qu’était Mathéo puis se tourna vers lui.

Mat’ s’il te plait, peux tu me raccompagner jusqu’à MES appartements ?

Elle insista plus que nécessaire sur le « mes ».

Bien sûr. Je t’emmène ou tu veux t’en que nous sortons de cette pièce…Je crois que nous avons encore beaucoup de chose à nous dire…

Ils échangèrent un regard complice et un sourire apparut sur leurs lèvres.

Oui beaucoup de choses…

Andrew n’avait pas quitter sa femme des yeux et quand il l’aperçut s’appuyer contre ce Casanova à la manque il se jura de faire comprendre au nouveau venu son mécontentement à grand coup de poing. Mais son énervement culmina quand Alyssia le gratifia d’un large sourire, le défiant de répliquer. Ainsi elle voulait jouer…très bien mais il serait deux. Il haussa un sourcil moqueur et croisa les bras avant de s’appuyer nonchalamment contre un pilier qui habillait la salle. Il détourna le regard des deux jeunes gens comme si ce spectacle l’ennuyait à mourir avant de tourner de nouveau les yeux vers l’impératrice. Il ne manquerait plus que ça, que sa femme le croit jaloux d’un crétin du genre de ce…Scalzi. Lui ? Jaloux ? Pfff ce serait vraiment ridicule.
Le soudain éclat de rire de l’impératrice le surpris plus qu’on ne puisse l’imaginer. Elle était l’amie de sa femme et pourtant elle riait. Elle les félicitait même ! Le premier instant de surprise passé il sentit la bonne humeur lui revenir.

Merci beaucoup Impératrice.

Sa femme indiqua son envie de partir et, un sourire aux lèvres, il la rattrapa avant qu’elle ne quitte la salle.

Voyons ma douce ce ne serait pas vraiment correct de votre part de partir alors que votre amie vous invite à fêter NOTRE mariage, déjà que vous ne l’avez même pas remercié pour sa gentillesse.

Avec une apparente douceur teintée de fermeté il prit le coude de la jeune femme et évinça Mathéo.

Bien sûr je me doute que vous devez être épuisé par un si long voyage messire Scalzi. Nous ne vous retiendrons donc pas plus longtemps. En vous dépêchant un peu je suis certain que vous trouverez une chambre dans l’auberge de la ville voisine. Quoi qu’il en soit MA femme et moi vous remercions d’avoir été présent ce soir. N’est-ce pas chérie ?
Mais assez de bavardages suivons les conseils de l’Impératrice, allons fêter cet événement ! Altesse, après vous.

Avec un respectueux signe de tête, Andrew invita Jaheira à sortir de la salle puis la suivit, tenant toujours fermement le coude d’Alyssia. Doucement le petit groupe se dirigea vers la salle de bal à présent vide.