Le bal de la fête nationale

En relevant les yeux pour balayer la salle Lucas remarqua que, en effet, Cole avait disparut. Cette constatation le fit froncer les sourcils. Pourquoi son capitaine s’en été t-il allé sans un mot ? Comprenant l’angoisse de sa cavalière il tenta alors de la rassurer.

Non je ne l’ai pas vu partir mais je doute qu’il y ait là matière à s’inquiéter. S’il est partit seul c’est qu’il n’y a rien de grave à l’horizon. Probablement a-t-il décidé de regagner le campement pour se reposer et veiller sur sa sœur. Après tout, la soirée a été riche en événement et, d’après ce que je sais, il a dut…enfin il a besoin de plus de repos depuis quelques temps…

La danse s’acheva en un magnifique ensemble de notes qui valsèrent vers les hautes voûtes de pierre. Voyant que le couple à l’honneur dans cette soirée s’avancé vers le gâteau Lucas prit la main de l’Impératrice au creux de son bras et la conduisit près de la table où tous s’assemblait.

Anthony n’avait pas manqué de regarder les accortes servantes qui s’afférèrent discrètement dans la salle. Soudain elle entra. Discrète, gracieuse, elle semblait presque voler au dessus du sol tant elle paraissait légère. Elle arrangea les rubans autours des larges colonnes et, discrètement, fit un signe à l’impératrice. La danse s’acheva et tous les convives s’approchèrent du jeune couple mais elle resta en retrait.
Quelle honte ! Que l’on laisse une jeune femme aussi belle que celle là seule, c’est tout simplement honteux…. Heureusement que je ne suis pas du genre à laisser ainsi une belle femme dans le désespoir. Attrapant au passage une coupe de champagne il s’approcha de la demoiselle.

Puis-je ma dame vous servir d’escorte jusqu’à la table ?

Elle craignait la réaction de son mari. Après tout Mathéo n’avait pas tord c’était lui qui avait voulu la tuer un peu plus tôt dans la soirée…Et quand elle le vit s’approcher elle redouta le pire. Pourtant quand il arriva à leur hauteur il avait l’air totalement serein. Mais en entendant ses pensées elle comprit qu’en fait il n’en était rien. Bizarrement les reproches ne furent que pour Mathéo mais son tour viendrait sûrement plus tard, quand il serait libre de faire et dire ce qu’il voudrait.
Il n’avait pas apprécié que Mathéo l’embrasse elle en était certaine et pourtant quand il lui prit la main pour la mener à la table où trônait le magnifique gâteau ce fut avec douceur. A la vue des deux figurines elle sera les dents, elle avait oublié de se débarrasser de se léger détail…

Et bien respectons la tradition mon chéri.

Elle sourit à son mari et le suivi docilement jusqu’à la table. Assez de folie pour ce soir si elle ne voulait pas gâcher son plan…Mais elle du se retenir de rire en voyant la tête de Mathéo quand elle appela Andrew mon chéri.

Cette fois c’était certain elle préparait un mauvais coup. Mon chéri…et puis quoi d’autre ? Il n’y avait plus de doute, il payerait plus tard sa gentillesse présente.
La main de sa femme au creux de son bras il la conduisit jusqu’à la table où trônait le chef d’oeuvre culinaire. A côté du dessert trônait un couteau à la lame brillante et une petite spatule d’argent. L’idée traversa rapidement l’esprit d’Andrew qu’il n’était peut être pas prudent de confier le couteau à sa femme mais elle s’estompa promptement. Non, quoi qu’elle ait prévue elle ne tenterait rien devant les invités.
Avec un sourire il tendit le couteau à sa femme et s’arma de la spatule. Tous les invités se pressaient devant eux qui donnaient certainement l’image trompeuse d’un couple presque heureux.

A vous l’honneur ma colombe.

Arrivée devant le gâteau il lui tendit le couteau.

Tu n’as pas peur que je m’en serve contre toi…Pourtant je suis certaine que tu ne me crois pas sincère quand je dis que je veux que tout se passe pour le mieux entre nous…

Tout en s’adressant à lui par la pensée elle n’avait cessé de sourie et commencer à découper le gâteau. Chacun eut sa part et c’est avec délice qu’elle y goûta également.
Elle ne vit pas Mathéo arriver à ses cotés.

Alors comme ca tu l’appelles mon chéri…

Elle avala de travers.

Tu veux me tuer à arriver comme ca sans prévenir, dans mon dos et en me disant ca…Crois moi pour le moment je suis bien obligée de jouer le jeu mais bientôt…

Liana arriva avant qu’elle ne finisse sa phrase.

Vous n’en avez pas marre de cette soirée ? Je m’échapperais bien d’ici moi pas vous ?

Oh si…

Et moi donc…Mais ca risque d’être dur, il ne me laissera jamais partir sans lui…

Sauf s’il ne te voit pas partir…

Mais comment ?

Comme ca par exemple…

Tout à coup tout fut figé dans la salle.

Et voila le travail…Mais dépêchons nous ca ne dure pas éternellement…

Avant qu’elle ait eu le temps de réagir, Mathéo et Liana l’entraînaient vers l’extérieur dans la pénombre de l’un des balcons. L’air était frai et agréable.

Restons dans l’ombre, ils chercheront sûrement partout mais pas si proche d’eux…

Quelques minutes plus tard le temps avait repris son court dans la salle et Liana, Alyssia et Mathéo étaient installés sur un banc à l’extérieur bien à l’abri des regards.

Enfin tranquille et à l’abris des regards de cet idiot qui te sert de mari…

Déjà qu’il voulait te tuer mais si maintenant il crois que je suis partie avec toi ca va être pire…

Qu’il vienne, je l’attends…

Bien que la remarque de Lucas vis-à-vis de Cole l'intrigua beaucoup, l'impératrice ne releva pas et se laissa docilement mener jusqu'à la table d'honneur. Elle ne manqua rien du petit jeu qui se déroulait entre les jeunes mariés, ce qui fait naître un sourire sur ses lèvres et un fou rire qu'elle jugea bon de garder à l'intérieur.

Lorsqu'on lui offrit une part de gâteau, Jaheira l'accepta avec joie et, surtout, appétit! Elle mourrait de faim.

Savourant la dernière bouchée de gâteau, elle s'accorda la permission de poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis plusieurs minutes. Elle s'approcha de Lucas et s'adressa à lui discrètement.

Pardonnez-moi, mais pour quelles raisons messire Cole aurait besoin de plus de repos depuis quelques temps? Il n'est pas malade au moins?

Nombre de messages : 13 Date d'inscription : 02/05/2008

Occupée à replacer des fleurs dans un immense vase de marbre blanc, Iriella ne vit pas s'approcher l'homme derrière elle. Cependant, lorsqu'il s'adresse à elle, elle n'eut pas le moindre sursaut ni la moindre surprise dans le regard. Doucement, la jeune femme se retourna et se contenta de sourire timidement, se gardant bien de croiser le regard du messire. Elle s'adresse à lui d'une voix mélodieuse, aussi douce que les notes de la musique qui résonnaient un peu plus tôt.

Mes tâches étant complétées, je pense bien pouvoir m'accorder une petite pause. De plus, ce gâteau m'a l'air délectable. Elle fit donc glisser sa main contre le bras que lui tendait le messire. Bien qu'elle soit une domestique, sa peau était d'une douceur comparable à celle de la soie. Puis-je connaître votre nom, messire?

Elle l’avait tutoyé en pensée et cela le fit sourire. Baisserait-elle peu à peu sa garde ? Il l’aida à servir un à un les invités et, quand elle commença à découper une nouvelle part pour elle il l’arrêta.

Je n’ai pas trop faim ma colombe, autant partager la même assiette.

Il savait que la simple idée de partager quoi que ce soit avec lui la mettait en rage et il rit intérieurement. Les yeux pétillant de malice il prit une petite fourchette à dessert, coupa un morceau de gâteau et le lui tendit. A contre cœur, sembla t-il, elle avala la bouchée puis il en avala une à son tour, usant de la même fourchette.
Il ne la quitta des yeux qu’un instant, le temps de répondre à un serviteur qui lui posait une question quand il entendit les pensées qu’échangeaient les trois personne dans son dos. Faisant mine de n’avoir rien entendu il échafauda un plan machiavélique pas à pas tout en parlant courtoisement avec son vis à vis.
Quand soudain il ne sentit plus sa femme derrière lui il sut qu’elle avait disparut. Avec un discret coup d’œil au dehors il sut que le temps ne s’était arrêté que quelques minutes. Sa femme ne devait donc pas être loin.

Bonsoir Andy…

Cette voix douce il l’aurait reconnue entre toute. Il s’excusa auprès du serviteur et se retourna avec un sourire vers la jeune servante aux yeux d’améthystes.

Andra. C’est toujours un plaisir de te voir, ça fait quoi, trois ans ?

Quatre Andy, quatre.

Bien trop longtemps.

En effet.

Dis moi Andra, j’ai un petit service à te demander.

Fais.

Sourire aux lèvres Andrew s’approcha de l’adorable jeune femme et, posant doucement la main aux creux de ses hanches, se pencha vers son oreille pour lui susurrer son plan.

Lucas goûta chaque bouché du gâteau, savoureux les esquisses saveurs et sensations qu’une seule cuillérée savait faire naître sur son palais. Lui qui vouait une passion secrète pour la cuisine fut pris d’un réel coup de foudre pour ce dessert et tandis qu’il cherchait à en découvrir les ingrédients, il se jura de questionner le cuisinier sur sa recette. Il n’en était qu’à la moitié de sa part quand Jaheira s’approcha de nouveau pour le questionner sur la santé de Cole.
Le jeune lieutenant savait son capitaine discret sur ses agissements et il hésita un moment à dire toute la vérité à l’impératrice. Finalement il opta pour une version tronquée de la vérité, passant sous silence l’épuisement dût aux nombreux sorts qu’avait du lancer Cole depuis quelques temps, et surtout un tout récemment.

Ne craigniez rien ma dame il n’est pas souffrant. C’est juste un peu de fatigue qui s’accumule depuis quelques temps. Vous savez ce que c’est, on cour partout mais à un moment ou un autre il faut bien se reposer.

Rapidement il décida de changer de sujet, prenant le premier qui lui tomba sous la main.

Mais dites moi, savez vous où je pourrais trouver votre cuisinier ? Il faut absolument le féliciter pour cette merveille culinaire, je n’ai jamais mangé de gâteau aussi délicieux.

Anthony sourit à la charmante damoiselle et posa sa main sur celle délicate qui reposait sur son bras. Au passage il apprécia la finesse de sa peau comparable à de la soie. Se pourrait-il que la donzelle ne soit pas une servante comme il l’avait précédemment cru ? Le doute s’insinua en lui. Si s’amusé avec des domestiques était la plupart du temps sans conséquences, il en allait autrement avec les dames.

Je me nomme Anthony et vous-même, bel ange, quel nom les cieux vous ont-ils donné avant de vous déposer sur terre ?

On servit un à un les invités et il tendit alors une assiette à la demoiselle ainsi qu’une coupe de champagne, attendant sa réponse.

Nombre de messages : 3 Date d'inscription : 09/05/2008

Le message fut vite passé. Il fallait retrouver dame Alyssia le plus discrètement possible et prévenir de suite Andra. Avec une discrétion qui égalait celle des plus grands espions de Nachtewig, les nombreux domestiques qui oeuvraient dans le château avec zèle et silence se dispersèrent pour retrouver la dame. Le château fut bientôt passé au peigne fin mais Alyssia restaient introuvable. On interrogea les gardes afin qu’ils ouvrent l’œil mais au dehors nul ne l’avait vu. Dans la cuisine du château on s’interrogeait.

Par le ciel mais où diable est-ce qu’elle peut se cacher celle-là ?

Sûr qu’elle est bien caché.

T’as r’gardé dans les écuries, parait qu’les dames elles aiment bien ça être couché dans l’foin.

Le domestique rit tandis que l'intendant le regardait d’un air navré.

Où peut-elle bien se cacher? On a pourtant cherché partout. Elle ne s'est tout de même pas envolée!

Et dans la salle de bal elle-même ?

Tous les regards se tournèrent vers le petit commis de cuisine, un jeune garçon pas plus haut que la table. Sa mère, une femme de chambre à la forte carrure rougit violement et s’approcha en toute hâte de son fils.

Désolée il devrait être au lit depuis ...

Non ! Ce petit est un géni ! Qui a pensé à chercher dans la salle ?

Bah personne tien ! Qu’une femme soit paumée dans la salle où se déroule son mariage c’est vrai que ça arrive plus souvent qu’on ne le croie… comment n’y avons-nous pas pensé ?

Arrête de rire Alfie. La salle est grande et grouille de petits recoins où se cacher.

J’croyais qu’on cherchait une dame pas une môme.

Rooh mais faites le taire !

Il a pas tords pourquoi se cacherait-elle dans un petit recoin le jour de son mariage ?

Qu’est-ce que j’en sais moi ? Allez chercher dans la salle…et les balcons aussi…sait-on jamais.

Quelques minutes plus tard l’un des envoyés revint tout essoufflé. Dame Alyssia avait été retrouvé sur un balcon, en compagnie d’un homme et d’une femme. Rapidement la nouvelle fut transmisse à Andra qui remercia chaleureusement ses amis et partit avertir Andrew.

Andrew vit arriver Andra et s’excusa auprès de la personne avec qui il discutait. Elle souriait et il comprit qu’elle l’avait trouvé. Doucement il se baissa à sa hauteur et elle se hissa sur la pointe des pieds pour lui annoncer la nouvelle à l’oreille. Elle lui indiqua un balcon d’un discret signe de la tête et il sourit à son tour.
Après avoir vérifié que personne ne les observait il prit le coude de son amie et la conduisit près de la fenêtre du balcon où se trouvait sa femme, à l’abri des regards derrière les hauts piliers de la salle.

Joue le jeu, lui chuchota t-il à l’oreille.

Andra se retint de pouffer de rire. Décidément il était incorrigible. Adossée contre le mur là où s’ouvrait la fenêtre, elle sentait le vent frais faire danser le velours des rideaux sur sa peau et frissonna. La nuit lançait ses langues noirs d’un côté et de l’autre les chandelles nimbaient tout de lumière si bien que quand elle releva les yeux vers son ami elle en eut le souffle coupé. Son visage était à la fois sculpté par les ombres et les éclats, lui donnant un charme diabolique. Andra prit alors sa voix la plus charmeuse elle gloussa tandis qu’il la prenait dans ses bras.

Oh mais Andy chéri que vont penser tes invités s’ils ne te voient plus tout d’un coup ?

Il lui sourit à son tour et elle se sentit fondre. Peu à peu tous deux se prirent au jeu. Ils parlaient juste assez fort pour être entendu par les occupants du balcon mais pas assez pour qu’on les entendent à l’autre bout de la salle.

Ce ne sont pas mes invités et ils penseront certainement que je suis avec ma femme.

A l’évocation de la femme en question Andra eut un doute sur le bien fondé de leurs agissements. Certes ce n’était que de la mascarade mais tout de même que penserait la jeune femme. Andrew fit lentement glisser sa main le long de son dos et baissa la tête pour déposer un baiser dans son cou.
Tudieu cette femme devait être bien folle pour repousser un diable d’homme comme celui-là. Tant pis pour elle ! Andra soupira.

Et que fais-tu d’elle ? Ta femme ?

Qu’importe ma femme quand je t’ai toi dans mes bras. Elle n’est rien comparée à toi, un vulgaire corbeau déplumé ne peut être comparé à une tourterelle.

Il prit son visage en coupe dans ses mains et planta son regard amusé dans celui de la jeune femme.

Ne pense plus à elle mon ange. Toi seule compte. Ce soir j’aurais tôt fais de me débarrassé d’elle pour te rejoindre. Qu’importe ce qu’a dit le prêtre, c’est toi ma femme et pas cette donzelle.

L'impératrice, ses yeux verts braqués dans ceux du séduisant jeune homme, opina doucement du chef lorsque celui-ci lui fournit la possible raison du départ de Cole. Après tout, se dit-elle, Cole avait bien le droit au repos, surtout après une nuit à être resté éveillé et à avoir danser.

Oh certes, courir partout, cela je connais très bien. Par contre, pour le repos...c'est une autre histoire. Étrangement, depuis mon petit incident de possession, je ne ressens pratiquement plus de fatigue. Je ne ressens, d'ailleurs, pratiquement plus rien, en fait, songea-t-elle. Je ne vais dormir que pour faire bonne figure, si l'on puit dire. Jaheira rit doucement.

Lorsque Lucas changea de sujet et lui parla du gâteau, Jaheira ne put faire autrement que d'éclater de rire tant les yeux du jeunes hommes parlaient d'eux-mêmes. Tout son visage exprimait combien il avait aimé le goût de cette délicieuse pâtisserie. Jaheira n'aurait jamais crut que ce jeune homme puisse apprécier autant la nourriture.

Posant les yeux quelques secondes sur l'assiette vide que tenait Lucas dans sa main, la jeune femme les releva pour les plonger à nouveau dans ceux du jeune homme. À cet instant, ils luirent d'une douce lueur verte, amusée et l'impératrice esquissa un petit sourire en coin. Eh bien, considérez que le compliment s'est déjà rendu jusqu'au cuisinier. Son sourire s'accentua de façon à faire comprendre que le cuisinier était, en fait, elle-même. Oh, mais j'y pense, vous prendriez sûrement un second morceau?

Nombre de messages : 13 Date d'inscription : 02/05/2008

Iriella accueilli avec un joli sourire la part de gâteau ainsi que la coupe de champagne. Se trouver ainsi les mains prisent, elle but doucement une gorgée de champagne puis déposa la coupe sur une table tout près afin de pouvoir manger librement. Elle releva la tête et s'accorda le droit de regarder le messire dans les yeux, cette fois. Ayant une bonne idée du genre d'homme à qui elle avait affaire, elle trouverait amusant de voir sa réaction lorsqu'il plongerait son regard dans le sien. Ses yeux étant très étranges, très sombres au milieu, ils étaient parsemés de minuscules pointes fushia, comme si du verre de cette couleur avait éclaté à l'intérieur de son iris, elle avait eu droit à tous genres de réactions passant de l'horreur à la fascination.

Voyons voir ce que vous penserez de ce petit détail, Anthony.

Enchantée de vous connaître, messire. Je me nomme Iriella. Et, si je puis me permettre, ce choix ne vient nullement des cieux, mais de mes parents. Donc les honneurs leurs reviennent, normalement. La jeune femme esquissa un petit sourire en coin.

Une fois qu’ils se furent assurés que personne ne venait par là, ils s’installèrent sur le banc qui se trouvait sur le balcon. Mathéo était assis au milieu, Liana adossée contre l’une de ses épaules et Alyssia sur l’autre.

Ca me rappelle le bon vieux temps de vous avoir près de moi comme ca toutes les deux…

Ce n’est pas si vieux que ca…

Plus de huit ans quand même…

C’est vrai le temps est passé tellement vite. Je me rappelle encore toutes ces journées où on s’échappait pour te rejoindre pour l’une de nos randonnées équestre. Tu t’en rappelles Al ?

Humm…

Quelle réponse !

Excuse moi Lili je pensais à autre chose…

Elle leva les yeux vers lui.

Mat’…

Oui ma douce ?

Que s’est il réellement passé ce jour là ?

Il n’avait pas besoin qu’elle précise de quel jour elle parlait, il le savait très bien. Elle ne pouvait parler que du jour où, par la faute du père de la jeune femme, ils avaient été séparés.

En fait c’est une longue histoire…

Nous avons tout notre temps, n’est ce pas Al ?

Cette dernière acquiesça d’un signe de tête.
Le souvenir de cette journée était encore douloureux pour lui et pour Al aussi, ca se lisait dans leurs yeux.
Huit ans déjà que sa vie avait basculé et pourtant il se rappelait encore de chaque détail. Il revoyait Alyssia dans sa belle robe blanche, une couronne de petites fleurs sauvages de la même couleur posée sur ses longs cheveux bruns. Son sourire quand elle le rejoignit devant la petite église…Et ce bruit de détonation avant qu’il ne tombe à terre, touché par la balle qu’avait tiré l’un des hommes du père d’Alyssia.

En fait, quand les hommes de votre père ont emmené Al, affirmant que j’avais reçu la bale en plein cœur et que j’étais mort ce n’était pas le cas. La balle avait évité de peu mon cœur.
Quand tous furent partis, le prêtre vint à mon secours. Il m’a transporté dans l’église. Je perdais énormément de sang et la balle n’était pas ressortie. Il a fait appelle à un de ses amis qui était médecin. Cet homme m’a soigné sur place avant de me transporter jusque chez lui après que le prêtre lui ait expliqué la situation. Cet homme habitait un village à plusieurs heures à cheval de chez votre père. Je suis resté entre la vie et la mort pendant plus d’une semaine…

Mais pourquoi ne pas m’avoir fait savoir que tu étais en vie alors ?

Je l’ai fait dès que j’ai pu me lever et t’écrire une lettre…Mais le messager est revenu en me disant que tu t’étais enfuie de chez ton père la veille et que personne même pas tes frères, ne savait où tu étais partie…
Dès que j’ai pu, j’ai remercié l’homme qui m’avait sauvé la vie, lui ait promis de payer ma dette envers lui un jour où l’autre et je suis parti à ta recherche. Recherche qui m’a conduit jusqu’ici. Voila le reste de l’histoire tu la connais déjà…

Au fur et à mesure du récit de Mathéo elle sentait les larmes lui monter aux yeux.

Dire qu’à un jour près j’aurais su que tu étais vivant…Et nous aurions pu nous enfuir ensemble et enfin nous marier…

Il faut croire que le destin en avait décidé autrement et…

Je ne crois pas au destin, tout est de ma faute…

Arrête tu n’y es pour rien. Si on doit désigner un coupable ce serait plutôt ton père…Al’, ma douce, arrête de pleurer je t’en pris…

Il la prit dans ses bras et elle se réfugia contre lui pour pleurer de plus belle. Bientôt ses larmes cessèrent de couler mais elle resta contre Mathéo.

Mat’ promet moi de ne jamais m’abandonner…

Je te le promets…

Ils restèrent un moment ainsi, Alyssia dans les bras de Mathéo et Liana appuyée contre le dos de ce dernier. Il n’y avait pas un bruit. Mais bientôt des bruits de voix se firent entendre.
Elle entendit d’abord une voix de femme et les paroles de celle-ci la firent réagir…

Andy ??Calme toi, ton nouveau mari n’est pas le seul à porter ce prénom sur cette terre…Oui mais dans cette salle de bal si !!!

Elle quitta les bras de Mathéo et, sans bruit et en prenant soin de rester dans la pénombre, elle rejoignit la fenêtre. Et elle n’apprécia pas du tout ce qu’elle vit…
Andrew, celui qui était maintenant son mari, tenait une autre femme dans ses bras et l’embrassait ! Dans le cou certes, mais quand même…
Mathéo la rejoignit à ce moment là.

Je vais le tuer !!!

Chut…

« Un vulgaire corbeau déplumé », c’était donc ce qu’il pensait d’elle. Et en plus il avait une maîtresse!
En entendant cette conversation son plan de départ s’évanouie rapidement dans son esprit…

Mat’ suis moi et quoi qu’il arrive ne me laisse pas tomber s’il te plait…

Elle ouvrit la porte de la fenêtre et sortit main dans la main avec Mathéo. En passant devant son mari elle lui lança :

Ne prenez pas la peine de me rejoindre ce soir. Restez plutôt avec votre catin, je suis sûre qu’elle en sera ravie. Quand à nous, nous rejoignons mes appartements…

Elle fit mine de partir puis se retourna vers Andrew.

Ah oui, j’allais oublier de vous dire que Mathéo dormira dans ma chambre ce soir. Comme vous ne serez pas là je me suis dis que ca ne vous dérangerez pas…

Sur ce, elle s’éclipsa avec Mathéo.

Etrange comme un plan qui paraissait excellent quelques minutes plus tôt pouvait soudain se retourner contre soi. Face aux paroles de sa femme Andrew enrageait. Cette fois c’était certain il allait la tuer ! Et son crétin d’amant aussi par la même occasion ! il s’apprêtait à suivre Alyssia, bien décidé à lui faire comprendre ce qu’était les devoirs d’une épouse quand une fine main se posa sur son bras.

Calmes toi Andy. Après tout c’est toi qui as commencé.

Quoi ?

A non là c’était trop fort. Maintenant Andra elle-même prenait la défense de cette pimbêche.

J’ai commencé ? Tu plaisantes là j’espère. C’est elle qui s’est enfui avec son amant en premier ! Et que devais-je faire moi ? La laisser m’humilier de la sorte ?

Son amant peut être mais sa sœur aussi. Je doute qu’elle ait fait quoi que ce soit avec sa sœur présente…

Sa….

Avisant une silhouette toujours dans l’ombre Andrew jura. Certes sa belle sœur était présente mais cela ne voulait rien dire. Ce don juan d’opérette était bien capable de se charger des deux sœurs en même temps.

Ça ne veux rien dire, fit-il de mauvaise fois.

Andy…

Qu’importe qu’elle ait été présente ! Elle se conduit comme une…

Et du coup tu t’es comporté comme un enfant !

Andrew resta là un long moment à regarder son amie dans les yeux avant de se détourner avec un soupir.

Nom d’un chien pourquoi faut-il que les femmes soient toutes solidaires ?

Parce que nous sommes la meilleure partie du genre humain.

Que les dieux aient pitié des Hommes alors, ronchonna t-il.

Un petit sourire flotta sur les lèvres de la jeune femme quand elle vit Andrew se détourner d’elle. D’instinct elle savait qu’elle avait gagné et que ses paroles avaient trouvé leur place dans l’esprit du jeune homme. Doucement elle s’approcha de lui et passa les bras autour de la taille du jeune homme pour le serrer contre elle. Elle le sentit sourire et il se retourna vers elle.

Tu es diabolique.

Je suis une femme.

Ils rirent.

Maintenant tu peux aller la retrouver.

Pour la voir dans les bras de son cher Scalzi ? Non merci.

Et que vas-tu faire alors ?

La proposition de te rejoindre dans ta chambre tiens toujours.

Le cœur de la jeune femme se serra. Elle n’aurait rien voulut tant que de dire oui mais elle savait les conséquences désastreuses que cela aurait sur eux. Elle cacha donc sa déception derrière une mine amusée et faussement outrée avant de le frapper gentiment. Il rit.

Je pense que je vais aller fêter mon enterrement de vie de jeune homme dans une taverne du coin. Après tout ce n’est pas tous les jours qu’on se mari.

Comme si tu avais besoin d’une excuse pour t’enivrer.

Certes. Mais en taverne je trouverais certainement de quoi m’amuser un peu.

S’il ne l’avait pas dit ouvertement Andra compris de suite de quoi il parlait.

Gouja ! Tu laisserais ta femme seule le soir de vos noces ?

Il serra les dents et se crispa.

Elle n’est pas seule.

Bien que cette constatation la dérangea, il ne fallut pas bien longtemps à la jeune femme pour comprendre qu’une réelle affection liait Andrew à sa femme. Même si ce dernier le niait, il n’arrivait pas vraiment à le cacher. Un petit coup de pouce ne serait pas du superflue. Le cœur en sang Andra décida une fois de plus d’aider son ami.

Crénom Andrew je sais que tu peux être bien des choses mais jamais je n’aurais cru que tu puisses être lâche !

Andra s’était écarté de lui en disant ses mots et il fronça les sourcils. Lui lâche ? Jamais ! il avait toujours été fier d’être le premier à foncer vers l’ennemi dans les combats, à n’avoir peur de rien, et soudain elle le traitée de lâche. Elle ? Elle qui le connaissait mieux que quiconque osait dire cela.

Je ne suis pas un lâche.

Ah ! Peut être pas au combat mais tu fuis devant une femme, ta femme !

Andra…

Quoi ? C’est la vérité qui te dérange ? Tu es lâche avoues le au moins. Aucune des femmes que tu as voulu ne t’a résisté mais celle-ci ne veut pas de toi. Et toi que fais-tu ? Tu vas tromper ton désir avec d’autre. Laisses moi deviner. En taverne tu aurais jeté ton dévolu sur la première brune venue. Et si elle avait des yeux bleu alors là ça aurait été le bouquet !

Andra…

Plus son amie parlait plus il enrageait. Si les mots étaient juste il n’en revenait pas de les entendre prononcé par son amie. Son ton menaçants et ses regards noirs n’y changeait rien, elle restait stoïquement planté devant lui à déverser ces paroles, ô combien trop vrai. Il voulut se détourner et la planter là mais elle le retint et se plaça sur son chemin.

Oh non tu ne me fuira pas moi aussi ! Sois un homme Andrew nom d’un chien !

Tu vas trop loin Andra !

Et toi tu n’y vas pas assez ! Un homme digne de ce nom aurait été rossé cet avorton ou au moins le défier en duel. Un homme, un vrai, aurait fait passé à un crétin dans ce genre l’envi de reluquer encore sa femme. Tudieu Andy mais va donc réclamer ton du !

Furieux il écarta la jeune femme de son passage et sortit de la salle de bal. Mais qu’avaient donc toutes les femmes ce soir ? Elles le grondaient, elles l’humiliaient, elles le rejetaient, le malmenaient. Grand dieux cette fois il en avait sa dose des femmes ! Promptement il sortit du château mais à peine avait-il fait quelques pas que les paroles d’Andra lui revinrent.
Elle n’avait pas tout à fait tord. Qu’est-ce qui le retenait de jeter ce Scalzi par la fenêtre de la chambre de sa femme avant de réclamer ses droits ? Après tout c’était aussi cela le mariage. Non… elle le haïrait après cela. Il descendit une marche du perron et s’arrêta. Et alors ? Elle le haïssait déjà. Non… ce ne serait pas chevaleresque. Il descendit une nouvelle marche. Il s’arrêta de nouveau.

Au diable la chevalerie !

Et puis…il avait une mission à accomplir songea t-il tandis que le souvenir des ordres de Cole lui revenait. Quatre à quatre il monta les marches du perron et entra dans le château.

Lucas regarda l’impératrice surpri. Ainsi c’était elle qui avait fait cette petite merveille culinaire. Non c’était incroyable… il sembla au jeune homme qu’il voyait la jeune femme d’un œil nouveau et il rit doucement, détachant son regard de celui de Jaheira.

Et bien ma dame vous êtes décidément incroyable. En tout cas permettez moi encore de vous congratulez pour ce… ce délice en sucre.

Il caressa un moment l’idée de prendre une nouvelle part comme l’invitait à le faire l’impératrice. Ses yeux brillèrent comme ceux d’un enfant face à un bol de sucrerie mais sa raison pris le pas sur son envie. S’il prenait un nouveau morceau ce soir il en payerait le prix demain à l’entraînement.
Songeant à leur pitoyable prestation lors des joutes de l’après midi il fut persuadé que le lendemain ils sentiraient tous passé la journée et cela dés le levé du soleil.

Non je ne pense pas qu’il serait raisonnable d’en reprendre. Il était exquis mais la sagesse populaire veut que l’on n’abuse pas des bonnes choses. En revanche j’avoue que je serai curieux de connaître votre secret. Qu’y a-t-il dans ce dessert qui le rende si bon ? Je sais de nombreuses recettes mais là….je suis dans le noir.

Le regard de la jeune Iriella subjugua Anthony qui ne put s’en défaire avant un long moment. Il but une gorgée de champagne à son tour.

Un bien joli prénom pour une bien jolie femme. Il vous va à ravir. Je vais probablement vous paraître d’une banalité affligeante ma dame mais…. Vous avez des yeux… magnifique… je crois bien ne jamais en avoir vu de tel. A la fois sombre et lumineux. De prime abord on les pense presque noir et, en y regardant de plus près, on peut y voir des paillettes d’une étrange couleur…rose peut être…

Jaheira ne put faire autrement que de sourire pendant que Lucas détachait son regard du sien et la félicitait encore pour le gâteau.

Je vous remercie pour ce gentil compliment. Il y a longtemps qu'une gentille parole à mon attention n'avait été aussi sincère. Vous savez, je passe mes journées à entendre les gens me dire de jolies choses qui, au fond, ne sont aucunement senties.

Elle afficha un joli sourire au jeune homme puis, lorsqu'elle l'entendit dire qu'il ne devrait plus reprendre de gâteau, éclata d'un rire joyeux, qui se répercuta dans la salle de bal presque vide maintenant.

Êtes-vous à dire qu'il ne serait pas bon pour votre ligne de reprendre du gâteau? Jaheira pouffa de rire. Venant d'une dame, je comprendrais tout à fait, mais vous, allons donc! Ce gâteau n'est pas "si" sucré. De plus, il a été confectionné pour être dégusté et aussi pour plaire à ceux qui sauront l'apprécié à sa juste valeur, comme vous le faite, Lucas. En ce qui concerne la recette, en général, il s'agit d'un gâteau comme tous les autres...auquel j'ai pris soin de rajouter ma petite touche personnelle, un soupçon de magie.

Jaheira sourit en coin gentilment, ses yeux reluisant de malice, et lui fit un petit clin d'oeil.

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Iriella porta doucement une bouchée de gâteau à ses lèvres tout en écoutant parler Anthony. Ses paroles la firent sourire et ses yeux luirent d'amusement. La jeune femme prit le temps de boire une autre gorgée de champagne avant de répondre.

Il y a bien du rose, vous avez bien vu. Cependant, on peut aussi y voir une teinte de mauve. Lorsqu'on y regarde de plus près, on remarque que cette couleur est en fait fushia, un mélange de rose et de mauve. Et je dois avouer que je n'en ai jamais vu de semblables non plus.

Après avoir poser la coupe de champagne sur la table, elle reprit une bouchée du délicieux gâteau et poursuivit : Que faites-vous dans la vie, messire? Êtes-vous natif de Nachtewig?

Le rire communicatif de Jaheira entraîna bientôt Lucas. Il est vrai que venant d’un homme une telle pensée était bien ridicule. L’humeur joyeuse de cette soirée le gagna complètement, dessinant de petites ridules aux coins de ses yeux et faisant réapparaître la fossette dans sa joue tandis qu’un sourire se peignait sur ses lèvres.

Et bien votre touche personnelle est un véritable extase pour mes papilles ma dame. Je dois vous l’accorder, j’ai un bref instant songé à ma ligne. Imaginez donc, encore une part et c’est certain je ne rentre plus dans mes hauts de chausses.

Il prit un air horrifié comique avant de pouffer.

Non plus sérieusement je pensais surtout à l’entraînement de demain, ou plus exactement de tout à l’heure. J’ai la fâcheuse tendance à abuser des pâtisseries et suite à cela le sommeil me fuis. Ce n’est guère ennuyeux quand rien ne nous appel le lendemain mais quand l’on dois se lever aux aurores pour payer le prix d’une prestation des plus médiocre c’est assez embêtant. De plus, si vos guérisseurs sont de véritables magiciens ils m’ont vivement conseillé du repos. J’ai bien peur par ailleurs d’avoir déjà violer leurs recommandations.. ah! .mais qu'est-ce qu'un peu de fatigue quand on peut passer une soirée divine en excellente compagnie?