Le bal de la fête nationale

Jaheira ne manqua rien de l'échange entre les jeunes mariés. Elle les regarda du coin de l'oeil et cacha tant bien que mal son sourire en coin et son regard amusé.

Lorsque Andrew l'a pria de sortir pour se diriger vers la salle de bal, l'impératrice se dit qu'il était grand temps de sortir de cette pièce, sinon elle allait craquer et éclater à nouveau de rire.

Une fois arrivée dans la salle de bal, Jaheira se rendit compte qu'un petit ménage s'imposait et que la déco n'était pas du tout appropriée pour célébrer un mariage. En un claquement sonnore des doigts, toutes les bougies se rallumèrent, les chandeliers devinrent de crystal, parsemant toutes les surfaces de magnifiques lueurs couleur de flamme qui dansaient sur les murs, le plancher et le plafond. De grands voiles blancs descendirent du plafond et s'enroulèrent gracieusement autour des immenses colonnes de marbre noir et ondulaient de l'une à l'autre. Les tables se garnirent de plateaux remplis de délicieuses choses. Une grande table d'honneur se dressa à une extrêmité de la salle, une pyramide de coupes de crystal se métamorphosa et une fontaine de champagne y coula pour remplir toutes les coupes. Pour compléter le tableau, un immense gâteau fit son apparition au centre de la grande table d'honneur...et sur le dessus deux magnifiques sculptures, copies parfaites de Andrew et Alyssia, entrelacés et s'embrassant amoureusement. Jaheira pouffa de rire lorsqu'elle créa ce petit détail.

Cela manque un peu de musique...vous ne trouvez pas? À ses mots, des notes montèrent de nulle part et entamèrent une douce mélodie qui insitait à la danse. Il s'agissait d'une chanson romantique et traitant de l'amour d'une façon si douce qu'elle ferait monter les larmes aux yeux à un ogre. Jaheira elle-même peinait à ne pas faire couler quelques larmes qui menaçaient aux coins de ses yeux, cependant, elle afficha son masque d'impératrice et jetta un regard aux nouveaux mariés, les incitant à ouvrir la danse.

Alors qu’elle allait enfin quittait la salle son mari la rattrapa et l’en empêcha. Décidemment elle n’arrivait pas à se débarrasser de lui…
Remercier Jaheira ? Et puis quoi encore ?

Je ne vois pas pourquoi je la remercierais ! Je ne suis pas comme vous je préfère dire ce que je pense, ne vous déplaise…

Lorsqu’il l’attrapa par le coude elle le gratifia d’un regard noir. Et en plus il essayait d’évincer Mathéo…Elle allait répliquer mais avant qu’elle ait eu le temps de le faire Mathéo s’en chargea.

Lorsqu’il entendit Andrew appelait Alyssia ma douce il failli lui sauter au coup pour l’étrangler. Il était le seul à la nommer ainsi et de l’entendre dans la bouche de cet homme le mettait hors de lui. Toutefois il trouva un meilleur moyen que la force de ses poings pour montrer à cet homme qu’il ne prendrait pas si facilement sa place.

Désolé de vous décevoir Messire mais j’ai déjà une chambre à la taverne de Nachtewig puisque je suis arrivé il y a plusieurs jours déjà. J’ai donc eu tout le temps de me reposer. Et puis je ne manquerais une fête telle que celle-ci…

Il n’avait en fait aucune envie de rester mais il ne voulait pas donner gain de cause à cet abruti.

Une fois de plus elle se retrouva entraîner contre son grès.
Ne supportant plus de sentir la main de son mari sur son coude elle se dégagea d’un geste brusque.

Ne vous avisez plus jamais de parler à ma place…Et ne m’appelez plus ma douce espèce d’hypocrite.

Une fois arrivait dans la salle elle ne pu qu’être impressionnée par le changement de décor effectuer par Jaheira. Tout était magnifique et en d’autres circonstances elle aurait félicité Jaheira et peut être même remercié. Mais la seule vue des deux silhouettes trônant sur le gâteau l’en dissuada.
Jaheira tu me le payeras se coup la…Soudain une magnifique musique s’éleva dans la pièce et lorsqu’elle croisa le regard de Jaheira elle ne mit pas longtemps à comprendre ce qu’elle voulait.

Alors là non…Ne compte pas sur moi pour danser une fois de plus avec lui Jaheira…Et si on m’y oblige ses pieds risquent de ne pas être déçus de la danse…

Certes la soirée avait plutôt mal tourné mais, étrangement, Andrew s’amusait de plus en plus maintenant. Ciel que c’était délicieux d’énerver à la fois sa femme et ce bellâtre ridicule qui lui servait d’ami. Oui, la soirée promettait de se finir en beauté.
Il ignora avec brio la réplique de messire Scalzi et sourit à la réponse de sa femme.

Parlez à votre place ? Mais ma chère c’est là le travail d’un époux.

Son sourire s’élargie.

Ma douce ne vous convient pas ? Fort bien, amour, vous ne l’entendrez plus.

Il admira d’un œil joyeux les changements dans la décoration de la salle et retint un éclat de rire à la vue des deux petits personnages au dessus du gâteau. Lentement la musique s’éleva et, sachant que cela agacerait à la fois Scalzi et Alyssia, entraîna cette dernière sur la piste.

Je ne saurai que trop vous conseiller de ménager mes pieds, ma colombe. A moins bien sûr que vous ne préfériez que j’annonce à tout le monde que nous sommes fatigués et que nous souhaitons nous retirer dans notre chambre…j’avoue que ce ne serait pas pour me déplaire.

Il avait de plus en plus de mal à se retenir de rire tant le spectacle qu’offrait son épouse était comique. Ses beaux yeux, bleu comme le ciel lorsqu’ils étaient aux repos, semblaient presque noirs à présent et lançaient tant d’éclairs qu’ils aurait suffit à eux seuls pour illuminer toute une ville pendant au moins un an. Doucement le teint pâle de la jeune femme se colorait des teintes d’un terrible courroux et sa respiration saccadée faisait joliment bondir sa poitrine tout contre lui.
Comique n’était peut être pas le mot après tout. Lentement le sourire du jeune homme s’effaça tandis qu’il sentait en lui renaître les tourments de ce désir implacable qu’il avait d’elle. Rapidement il l’entraîna dans la danse, se grondant en lui-même.

Maudite bonne femme !

Elle avait attendu un certain temps sur le balcon, écoutant le doux chant de la nuit quand soudain une fine pluie avait commencé à tomber. Lentement elle avait levé son visage vers le ciel s’amusant de sentir les perles d’eau couler sur son visage. Il ne lui fallut pas bien longtemps pour être trempée aussi se pressa t’elle pour rentrer à l’auberge.
Dommage, elle n’aurait pas revu son mystérieux inconnu. Au chaud sous son édredon elle sourit. Inconnu ? Non… une jeune femme avait prononcée son nom…

Lorenzo, murmura t-elle.

Cette nuit là elle s’endormi le sourire au lèvres.

Tout s’était passé rapidement. Suite au mariage le frère de la mariée avait disparut et William, lui, était apparut. Toujours assise aux côtés de Caleb qui lui tenait chaleureusement la main Kateline se sentit rougir.
Nul n’eut le temps de répliquer que Jaheira était apparut et puis tout le monde était de nouveau parti vers la salle de bal. Machinalement elle avait suivit. Elle regarda le jeune couple ouvrir le bal mais elle n’avait pas le cœur à la fête.
Sa meilleure amie, celle qui lui avait toujours fait confiance aveuglément même parfois, venait de la rejeter. Et pourquoi n’avait-elle pas réagit de même avec Jaheira ?

Bah, souffla une petite voix en elle, Lamiss se calmera. Elle finira bien par comprendre que c’était pour son bien…

Et si ce n’était pas le cas ?

Et bien…et bien….

Et bien je perdrais mon amie, je me retrouverai toute seule, et je finirai morte dans un fossé sans que personne ne s’en inquiète ! Et je l’aurai bien cherché !

Tu dramatises un peu trop là Kate…décidément arrête l’alcool…ça te réussit pas…

Tâchant malgré tout de faire bonne figure elle sourit à William et Caleb.

Messieurs, veuillez m’excusez mais je suis un peu lasse… Je crois qu’il est temps pour moi de retrouver mon lit.

Oui bon d’accord je vais pas le retrouver tout de suite mais bon….un petit tour à la taverne avant ça ne compte pas voyons…

Comme s’il avait lu dans ses pensées, et d’ailleurs elle se demanda réellement si ce n’était pas le cas, Caleb lui sourit et la serra dans ses bras tout en lui soufflant à l’oreille.

La taverne principale sera fermée à cette heure-ci. Essayez celle dans la petite rue en haut de chez le souffleur de verre. Ils servent un tord-boyaux excellent et puis c’est assez discret comme endroit.

Elle lui sourit en retour et salua William d’un signe de tête.

Bonsoir messieurs.

Bonne fin de soirée Capitaine.

Sans un mot Cole avait suivit le groupe jusqu’à la salle de bal. Il admira la nouvelle décoration et dut se mordre la lèvre pour ne pas rire à la vue des jolies petites sculptures à l’effigie de son frère et de sa nouvelle belle sœur.
Du coin de l’œil il observa l’échange entre les jeunes mariés et sourit. Peut être sa cousine n’avait-elle pas tout à fait tord en disant que la jeune femme saurait s’accommoder de la situation. En tout cas « l’heureux époux » semblait déjà beaucoup se plaire dans son nouveau rôle. Le couple pirouetta sur la piste et le jeune capitaine put voir le regard noir de la jeune femme.

Ça promet d’être intéressant….

Doucement il s’approcha de Jaheira.

Merci d’avoir si bien prit les choses. J’ai crains un instant que vous…. Que vous ne vous mettiez en colère. En tout cas je dois vous féliciter pour cette décoration c’est splendide, tout particulièrement certain détails.

Repensant à cela il rit doucement. Il fallait l’avouer, ce point là était grandiose.

Une fois la nostalgie et la tristesse occasionnées par les premières notes de musique passées, Jaheira regarda le couple de jeunes mariés évolué sur la piste de danse. Lorsqu'elle apperçut, tour à tour, leur regard, l'impératrice dut, encore une fois, retenir ce fou rire qui refusait de la quitter depuis qu'elle avait apprit l'annonce de ce mariage.

Elle se tourna vers Cole et l'expression qu'elle lut sur son visage ne fit rien pour l'aider à reprendre son sérieux. Ces jolis yeux gris brillaient d'amusement et lorsqu'elle le vit se mordre la lèvre pour se retenir de rire, elle dut redoublé d'efforts pour ne pas éclater de rire. À cet instant, Jaheira le vit se rapprocher d'elle et lui répondit à voix basse, pour ne pas se faire entendre.

Les choses auraient, certes, été bien différentes s'il était s'agit d'un autre jeune homme. Je pense pouvoir dire que le hasard et les circonstances de ce soir ont bien fait les choses. Alyssia ne le sait pas, pour le moment, car son esprit est brouillé par la colère causée par la tournure des événements. Mais, très vite, elle sera de nouveau heureuse de son sort. À la réflexion de Cole sur les "quelques détails", Jaheira ne put s'empêcher de pouffer de rire, détournant légèrement le visage de façon à ne pas se faire voir du couple qui dansait.

Oh oui, ces détails...j'ai cru que cela leur plairait d'avoir un gâteau "personnalisé". Après tout, un mariage, ce n'est pas rien, il faut le célébrer comme il se doit, sinon après ce sont les regrets qui s'emparent de nous. L'impératrice rit à nouveau, n'en pouvant plus.

Décidément rien ne se passer comme elle le voulait ce soir. Avant même qu’elle ait pu réagir Andrew l’avait entraîné sur la piste de danse. L’attitude de son mari la rendait folle. Alors qu’elle subissait cette soirée, lui, semblait s’amuser et à ses dépends de surcroît.
Les paroles d’Andrew ne firent que l’énerver un peu plus.

Nous sommes peut être mari et femme sur le papier mais ca s’arrêtera là ! Après tout ce n’est que pour sauver les apparences que nous nous sommes mariés n’est ce pas ? Et je crois me souvenir que vous ne teniez pas plus que moi à se mariage…

Et comme pour lui montrer que ca ne servez à rien de se servir de leur nuit de noce comme menace, elle fit semblant de louper un pas et de lui marcher sur le pied avant de lui dédier un grand sourire.

Oh pardon, je suis vraiment maladroite…

Pourquoi cherchait elle à le défier ainsi ? Certes c’était de sa faute s’ils se retrouvaient dans cette situation mais il y avait autre chose…De se retrouver à nouveau dans ses bras, de sentir son corps si près du sien ne la laisser pas indifférente. Non mieux valait chasser cette idée de son esprit. Elle ne l’aimait pas et ne l’aimerait jamais…
Lorsqu ‘elle le regarda à nouveau son sourire avait disparu. Et c’est à ce moment là qu’elle se rappela leur conversation un peu plus tôt dans la soirée, lors de leur première danse. Maintenant elle en était sûre il avait su que c’était elle et les paroles qu’il avait dit alors, pensant sûrement qu’elle ne savait pas qui il était lui revinrent à l’esprit.

Citation :: Parce que, douce amie, il n'est parfois pas bon d'abuser des bonnes choses... et, malheureusement pour moi, vous êtes de celle dont on abuse sans jamais se lasser... Je pourrai plonger dans vos yeux jusqu'à m'y noyer...si ce n'était pour sentir votre parfum, je ne verrai l'utilité de respirer... et si, d'aventure je devais vous quitter, je ne saurai dire pourquoi vivre... Voilà pourquoi je n'ai d'autre choix que de détourner mon regard du votre belle dame... Parce que vous êtes le charme incarné et que j'ai bien trop peur de m'égarer sur des sentiers dangereux à rester ainsi sous votre emprise.

Elle ne l’avait apparemment pas laissé indifférent alors pourquoi ne pas essayait de changer de méthode…Il voulait s’amuser, alors pourquoi ne pas rentrer dans son jeu.
Peu à peu son regard repris sa couleur bleu azur, son teint repris sa couleur naturelle et elle n’essaya plus d’écraser les pieds de son cavalier. Au contraire, elle le laissa l’entraîner au rythme de la danse.

Lorsqu’il était arrivé sur le balcon il n’y avait plus personne, la belle inconnue était partie. Il resta là un moment, les yeux fermés pour revoir l’image de l’ange qui lui était apparu. Il espérait la revoir, après tout elle était de la cité il avait donc de grandes chances de la croiser à nouveau. Il fut tirait de sa rêverie par une magnifique mélodie provenant de la salle de bal. Intrigué il pénétra dans la salle pour découvrir les jeunes mariés sur la piste de danse et tout le petit groupe rassemblé. L’impératrice les avaient rejoint et semblait beaucoup s’amuser de voir Al aussi énervée.
Il resta quelque peu à l’écart, observant sa sœur et se demandant s’il avait fait le bon choix…

Elle avait quitté la salle en même temps que la foule, raccompagnant ses deux jeunes frères. Et après s’être assuré que les garçons resteraient dans leur chambre elle était repartie vers la salle de bal pour chercher Lorenzo et sa sœur.
Quand elle arriva, toujours vêtu de sa robe de bal rouge au décolleté plus que provoquant, elle fut surprise de trouver un groupe de personnes encore présentes dans la salle. Et puis la décoration avait complètement changé, on se serait cru à un mariage. Ce n’est qu’à se moment qu’elle vit l gâteau posé sur une table et sa sœur dans les bras d’Andrew sur la piste de danse.
Elle ne comprenait plus rien ou plutôt elle avait peur de comprendre ce qui c’était passé pendant qu’elle avait raccompagné les jumeaux.
Elle aperçu Lorenzo et le rejoignit discrètement.

Tu peux m’expliquer ce que tout cela signifie ?

T’expliquer quoi ?

Et bien tout cela ? D’un geste de la main elle désigna le décor de la salle. Ce décor, notre sœur dans les bras de ce crétin sur la piste de danse, ses statuettes sur ce gâteau…

Oh ca…

Oui ca ! Alors qu’est ce qui s’est passé Enz?

Lorenzo sembla hésitait avant de lui répondre. Ca ne présageait rien de bon…

Et bien…Pour faire simple Al et Andrew se sont mariés pour sauver la réputation de notre soeur…

Quoi ? J’ai mal entendu…Je sais que ca fait huit ans que je n’ai pas vu Al mais je ne pense pas qu’elle est changée à ce point. Même pour sauver sa réputation elle n’aurait pas épousé un homme qu’elle connaît à peine à moins qu’on l’y oblige. Et à moins que tu ais donné ton consentement pour ce mariage ils ne pouvaient pas la forcer…

Elle se rendit soudain compte de ce qu’elle venait de dire.

Rassure moi Enz’ tu n’es pour rien dans ce mariage ?

Si j’y suis pour quelque chose…J’ai donné mon accord pour ce mariage…

Mais tu es fou ! Jamais elle ne te le pardonnera ! Et comment as-tu pu lui faire ca ?

Liana arrête c’était pour son bien et elle s’en rendra compte un jour ! Sans ce mariage sa réputation était ruinée à jamais et même si elle est forte elle n’aurait pas supporté bien longtemps les mauvaises langues.

Si tu veux te persuader de cela pour avoir bonne conscience libre à toi mais au fond de toi tu sais que ce n’est pas vrai !

Sur ses mots elle laissa son frère et rejoignit un autre homme qu’elle avait bien connu autrefois et qu’elle ne pensait jamais revoir un jour.

Alors comme ca tu n’étais pas mort toi…

Mathéo se retourna alors vers elle. Son regard brillait de colère mais quand il l’aperçu il lui sourit et son regard s’adouci.

Tiens voila ma petite hirondelle. Moi aussi je suis content de te revoir…

Elle lui dédia un grand sourire avant de venir l’embrasser sur les deux joues.

Je te croyais mort depuis longtemps…

Et bien comme tu peux le voir je suis bien vivant…Il jeta un coup d’œil au couple qui dansait. Mais apparemment j’ai retrouvé ta sœur trop tard…

Quel gâchis…Je ne comprends pas comment Lorenzo à pu lui faire ca…

Lorenzo n’est pas le seul. A part moi ils étaient tous d’accord pour dire que c’était la meilleure solution pour elle et bien sûr je n’avais pas mon mot à dire…

Liana se tourna vers le couple et surpris un léger changement chez sa sœur.

A quoi elle joue ?

Quoi ?

Regarde Al…Quelque chose à changer dans son regard…

Mathéo se tourna à son tour vers le couple et sourit.

Je connais ce regard et il ne présage jamais rien de bon…Quand elle prend se regard mielleux c’est qu’elle a une idée derrière la tête…Je n’aimerais pas être à la place de cet homme même si je n’ai qu’une seule envie c’est de l’envoyer six pieds sous terre…

Connaissant Al elle va lui en faire voir de toute les couleurs. Il va payer pour tous les autres…

Ce n’est que justice. Et je sens que ca risque d’être drôle à voir…

Oui très drôle même…

Tout en continuant à discuter ils observaient le couple de danseur attendant de voir se que préparait Alyssia.

Quand Kateline indiqua son envie de se retirer, il la salua et la regarda s’éloigner.

Décidemment je ne sais pas ce que je lui ai fait mais il est évident qu’elle me fuit…

Une fois Kateline partie il se retourna vers Caleb.

Et dis donc toi, il faudra que j’aie une petite discussion avec toi. Je ne te savais pas si proche de ton…capitaine. Mais pour le moment j’ai autre chose à faire. Bonne soirée Caleb…

Rapidement il quitta la salle.

Si elle veut aller à la taverne à cette heure ci, il n’y en a qu’une où elle peut se trouver.

Il quitta le château et partie direction la place Sinderdale et la choppe insomniaque.

Andrew serra les dents quand il sentit le pied de son épouse s’écraser sur le sien. Toutes ses pensées libertines s’envolèrent d’un coup et il retint à grand peine la répartie dont il allait accablée la jeune femme. Elle lui sourit en s’excusant faussement et soudain il eut envie de tordre ce joli cou gracile.
Visiblement la dame n’était pas prête de déposer les armes et l’idée des futures batailles en perspectives l’amusa grandement. Après tout, les guerres conjugales finissaient presque toutes fatalement au même endroit. Oui il était contre ce mariage mais à présent que c’était fait pourquoi n’en retirerait-il pas quelques avantages ?
Soudain il la sentit moins rétive et s’inquiéta d’un tel changement. Elle se laissait guider et plus rien en elle ne reflétait la colère. Instinctivement il flaira le piège. S’il ne la connaissait pas tant que cela il savait qu’elle n’était pas du genre à abandonner facilement et ce brusque changement ne lui ressemblait pas. Il plongea son regard dans le sien, cherchant presque à lire au fond de son âme.

Que manigancez vous ma colombe ?

Elle se doutait bien qu’il flairerait le piège mais elle jouerait le jeu jusqu’au bout.
Lorsqu’il plongea son regard dans le sien elle en oublia presque ses projets de vengeance mais elle se reprit rapidement.
Elle prit un air totalement innocent et lui sourit.

Moi ? Mais je ne manigance rien du tout voyons. Pourquoi voir le mal partout ? Je me suis juste résignée. Puisque je n’ai pas d’autre choix autant faire en sorte que tout ce passe le mieux possible ce n’est pas votre avis ?

Andrew haussa un sourcil signifiant par la même qu’il ne croyait pas un instant à son petit air angélique. Il y avait anguille sous roche et il n’en démordrait pas. Tôt ou tard il saurait ce que préparait sa « tendre » épouse et, à vrai dire, il préférait que ce soit plutôt tôt que tard.

Certes… et puis-je savoir ce qui vous a soudainement donné l’envie de vous résigner ?

Il ne la croyait pas, elle le lisait dans ses yeux mais peu importe si il n’avait rien à lui reprocher peut être qu’il finirait par baisser sa garde.

Je ne sais pas. Peut être le fait d’imaginer ce que serait une vie entière à combattre chaque jour mon mari…
Ou le souvenir de certaines paroles prononçait lors d’une certaine danse un peu plus tôt dans la soirée…Et surtout le souvenir d’un certain baiser…

La voila qui rêvassait et elle ne se souvint que trop tard qu’il entendait ses moindres pensées. A se souvenir ses joues s’empourprèrent.

Aux pensées de la jeune femme il sourit et haussa un sourcil moqueur, lui signifiant bien qu’il l’avait entendu.

Et bien je suis heureux de constater que vous êtes revenu à la raison. En effet, pourquoi lutter ?

C’était plus une question rhétorique qu’autre chose et, à vrai dire, elle lui était plus destinée à lui qu’à sa femme. Crénom ! Lui non plus n’avait pas voulut de se mariage et s’il avait feint l’acceptation par la suite c’était uniquement pour la mettre en rage elle. Si maintenant elle se comportait calmement, même temporairement, quel était l’intérêt ? Anthony s’approcha du couple qui s’immobilisa.

Tu permets que je t’emprunte ta femme Andy ?

Volontiers.

Il salua la jeune femme et déposa la fine main dans celle de son camarade avant de s’esquiver vers son frère.

Alors ? Heureux ?

Très. Cela ne se voix pas ? Regarde donc comme je bondis de joie partout. Crois moi tu me le paieras !

Cela pourrait être pire Monseigneur.

Regarde moi ces deux tourtereaux... Je te paris que d’ici demain Andrew verra d’un tout autre œil ce mariage.

Ouais…avec un œil au beurre noir.

Tony !

Bah quoi ? Tu vois bien comment ils sont tous les deux.

Et bien oui…ils sont amoureux même s’ils l’ignorent encore.

Décidément Lucas tu es irrécupérable.

Quoi encore ?

Ma parole mais parfois quand je discute avec toi j’ai l’impression de causer à une femme !

C’est ridicule !

Enfin nous sommes d’accord sur une chose.

D’un trait Anthony avala sa coupe de champagne puis, s’excusant auprès de son ami, se dirigea vers le couple. Lucas de son côté soupira devant l’attitude de son compère.

Une femme ? Pff et puis quoi encore.

Voyant que son capitaine ne semblait pas vraiment prompt à inviter l’impératrice il s’avança vers elle.

Altesse. Puis vous inviter à danser ?

Délibérément il évita le regard de Cole et sourit poliment à Jaheira. Après tout, une danse n’engageait à rien…

Jaheira ne perdait absolument rien de ce qui se produisait dans la salle de bal, buvant le champagne à petites gorgées, plus pour s'empêcher de rire que pour se désaltérée. Elle apperçut du coin de l'oeil Anthony se diriger vers le couple et demander une danse à Alyssia, se faisant elle ne vit pas Lucas qui se dirigeait vers elle.

Lorsqu'il s'adressa à elle, l'impératrice se tourna gracieusement vers le jeune homme. Par tous les dieux qu'il était séduisant ce jeune homme! Le regardant dans les yeux, elle esquissa un magnifique sourire.

Ce serait pour moi une joie que de danser avec vous, Lucas. Le champagne commence à faire son effet et bouger un peu ne serait pas de refus. Elle sourit en coin puis se tourna vers Cole. Veuillez m'excuser, Messire.

Jaheira posa donc sa main contre celle que lui tendait Lucas et le laissa l'entrainer dans la danse. Tout en dansant, ne le quittant pas des yeux, elle se surprit à se demander quel âge il pouvait bien avoir. Beau et charmant comme il l'était, il ne devait certes pas avoir beaucoup de mal à trouver une femme pour partager son lit...et encore moins sa vie. Elle osa donc lui poser une question légèrement détournée.

Vous devez vous trouvez bien loin de votre famille, messire. Elle ne vous manque pas trop?

Son plan avait l’air de marcher. Si elle arrivait à faire en sorte qu’il ne se méfit plus d’elle alors elle aurait gagné et lui le payerait cher…
Bientôt un des amis de son mari s’approcha et l’invita à danser. Ravi que son mari est accepté et surtout d’être éloigné de lui elle sourit au nouveau venu. Ce dernier l’entraîna dans la danse mais elle n’arrivait pas à détacher son regard de son mari, détournant les yeux dès qu’il aurait pu la voir.

Bon sang mais comment je peux avoir encore envie d’être dans ses bras après ce qu’il a fait…Non reprend toi ma grande, il ne t’aime pas et tu ne l’aimes pas non plus. C’est juste un mariage arrangé pour sauver ta réputation…Oui mais pourtant…

Lucas cueillit la question de Jaheira avec un sourire en coin qui creusa une petite fossette dans sa joue.

Bien au contraire, ma famille me manque énormément. Cela fait près d’un an que je ne suis pas revenu chez moi. Nous étions en route… à vrai dire il ne nous restait plus qu’une semaine de voyage pour retrouver nos foyers lorsque une missive urgente est arrivée nous informant qu’il fallait venir à Darkcity. Le manque de nouvelles inquiétait.

Il fit tourner l’impératrice au rythme la musique puis la repris doucement dans ses bras.

Mais je suppose que vous devez connaître cela. Etant vous-même une guerrière vous savez certainement que le devoir d’un soldat l’emmène souvent loin des siens. Maintenant que vous êtes mère et Impératrice vous devez tout de même un peu moins voyager non ? Cela vous manque t-il ?

Anthony sourit amusé en voyant le jeu de la nouvelle mariée. Visiblement si elle était récalcitrante au début maintenant ce mariage ne semblait plus autant la gêner. A dire vrai, en voyant comment ces deux là ne cessait de se dévorer du regard, on les aurait facilement pris pour un heureux couple de jeunes mariés.

Craigniez vous qu’il se sauve si vous le perdez de vue ? Ou peut être qu’il fui avec une autre damoiselle ? De ce côté-là vous n’avez rien à redouter, il n’y a ici que vous et l’impératrice et… vu les derniers événements je doute qu’il ne vous trompe avec elle.

Peu à peu les pas de danse les entraînèrent de telle façon que la jeune femme tourna le dos à son mari. Quelques serviteurs passèrent alors par là et, à la fois amusé et atterré, Anthony vit le marié converser avec une accorte domestique dont la robe au corsage serré révélait plus qu’elle ne cachait les atours de la demoiselle. Andrew souriait à la jouvencelle qui lui répondait suavement et, l’espace d’un instant, Anthony ne comprit pas comment son camarade pouvait ne serait-ce que songer à une autre femme que la sienne. Une soudaine idée lui vint et, dissimulant un sourire par un masque d’étonnement il fronça les sourcils.

Excusez moi dame. Il y a visiblement d’autre femme ici que je n’avais pas pris en compte préalablement.

Lorsque son jeune cavalier se mit à sourire, Jaheira, bien qu'elle crut une telle chose impossible, se rendit compte qu'il était encore plus beau et cette faussette lui donnait un petit je ne sais quoi! Malgré cela, habituée à contrôler ses émotions presque en permanence, elle parvint à l'écouter et elle hocha gravement la tête au moment où Lucas énonça l'obligation de venir à Darkcity.

Vous savez, si seulement j'avais su que... Elle hésita avant de prononcer ce nom et un voile de colère passa dans son regard vert éclatant... Metal avait de la parenté ailleurs qu'ici, j'aurais tout fait pour vous faire parvenir des nouvelles, croyez-moi. Hélas, les temps étaient très difficiles et je ne savais plus où donner de la tête avec tous ces événements qui survenaient.

À cet instant, il la fit tournoyer gracieusement et elle prit plaisir à suivre le rythme de la musique, en amplifiant le mouvement.

Être une guerrière n'a rien à voir avec le rôle d'un soldat, messire. Je n'ai jamais obéit à aucun ordre provenant d'un quelconque supérieur. Je ne supporte pas de me faire dicter ma conduite, cela doit venir de mon trop fort caractère. J'ai appris à manier les armes et l'art du combat par pure passion, non par nécessité.

Elle tournoya une nouvelle fois et, de retour dans les bras de Lucas, eut un petit air mélancolique. Le seul voyage que je n'ai jamais fait, c'est lorsque je suis partie de mon village natal pour venir ici...enfin, à Darkcity à l'époque...ne laissant personne derrière moi puisque je n'avais pas de famille. Je n'ai pas connu mes parents... Une fois arrivée à destination, j'ai été bombardée Impératrice de la cité, rien que cela! Moi, une simple femme qui n'avait jamais appartenu à la haute société et qui n'avait même jamais approché d'un noble de peur d'être battue à mort si j'osais. J'en ai eu la frayeur de ma vie, je vous l'assure! Mais, que ne ferions-nous pas par amour? Elle esquissa un petit sourire, qui s'effaça rapidement, des souvenirs enfuis revenant à sa mémoire. L'impératrice baissa la tête juste ce qu'il faut pour ne pas croiser le regard du jeune homme. Elle détestait démontrer des signes de faiblesses, surtout devant des soldats.

Elle changea donc de sujet. Par contre, je comprends très bien le sens du devoir des soldats. Le devoir avant tout et le reste ensuite, si nous avons le temps et l'occasion. Là-dessus, elle se tut et se laissa mener dans la danse...

Alyssia ne comprenait que trop bien de qui son cavalier voulait parler. Elle qui avait voulu passer inaperçu c’était apparemment loupé. Ses joues se tintèrent de rouge. Pas la peine de nier elle paraîtrait plus ridicule encore. Mieux valait ne rien dire.
Bientôt elle se retrouva dos à son mari et les paroles de son cavalier lui donnèrent une furieuse envie de se retourner. Mais elle attendit patiemment de se retrouver à nouveau face à lui au grès des pas de la danse. Quand elle vit la jeune servante qui « conversait » avec son mari ses yeux reprirent leur couleur sombre. Elle s’infiltra facilement jusqu’à l’esprit de la jeune fille.

Je serais toi j’irais tourner ailleurs qu’autour de mon mari sinon tu auras à faire à moi…Et tu peux faire tourner le mot auprès des autres. La première que je prendrais à approcher mon mari de trop près le regrettera…

La jeune servante se retourna vers Alyssia, qui avait retrouvé le sourire et dont les yeux avait retrouvé leur couleur azur, et ne s’attarda pas plus longtemps.
Le sourire d’Alyssia s’élargit encore quand elle vit la jeune femme s’esquiver rapidement avec un dernier regard vers elle.
Certes il s’agissait d’un mariage arrangé mais ce n’était pas une raison pour le laisser aller voir ailleurs…