Le sommet de la tourelle.

Bien qu'il ne fut jamais monté dans cette partie de la demeure impériale Andrew n'eut aucune difficulté pour trouver la tourelle au dragons. Il monta les six milles marches qui menaient au somment d'une seule traite et arriva enfin sur l'immense pallier sans être essoufflé. S'il avait encore eut pieds dans ce monde il aurait remarqué les immenses arches ouvragées avec soin, la vue magnifique qui offrait aux yeux les terres de Nachtewig ou encore les sculptures de dragons ou les peintures qui décoraient les lieux. Lentement il s'avança vers le milieu de la pièce et, d'une voix rauque, il prononça des mots dans une langue que lui même – il l'avouerait plus tard – ne connaissait pas.

Venez, venez à moi mes frères, mes amis,
Oyez ces paroles tombées dans l'oublie.
Que cette fois encore vous veniez à nous
Car la famille des Xela a besoin de vous...

Un à un des dragons à la robe noir et sang s'approchèrent jusqu'à ce qu'ils furent plus d'une dizaine à s'agripper à la tourelle qui trembla jusque dans ses fondations. Leurs grondements assaillirent la cité et résonnèrent dans tout le château.

Allez par delà les plaines et les mers,
Fouillez les montagnes et les cratères,
Cherchez partout et ne vous arrêtez point
Jusqu'au jour où vous trouverez l'ennemi qui est le mien.

L'image de des deux ducs éclatèrent devant ses yeux et, après un ultime hurlement, les dragons s'envolèrent.

L'esprit de Cole se heurta à une forte émanation de magie alors qu'il approchait de la tourelle des dragons. De fait il ne put apparaître sur le palier et grimpa les quelques marches qui le tenait loin de son frère. Son cœur battait à tout rompre. Le jeune homme se tenait raide devant une arche largement ouverte sur le vide. L'air semblait vibrer autour de lui et, à peine Cole eut-il fait un pas vers lui qu'il sentit le froid pénétrer ses vêtements. Son souffle irrégulier faisait naitre un nuage de fumée devant ses lèvres. Andrew était dans une colère noire, une de ces rages froides qui étreignaient quelques rares fois les Xela durant leurs longues existences.

Andrew...

Un vent violent et glacial lui répondit. Serrant les dents Cole croisa les bras devant son visage pour se protéger de la tempête, fermement campé sur ses positions. Un hurlement de dragon résonna au loin et le jeune capitaine fut ébranlé.
Il a fait appel aux Dnagnosis... les traqueurs du ciel...impossible...
Il n'y avait guère que dans les légendes que les membres de sa famille faisait appel à ces créatures, des êtres à l'apparence de dragons et aux cœurs de démons. Les appeler étaient extrêmement difficile et dangereux. Andrew le savait! Comment par les dieux avait-il réussi? Et pourquoi avait-il fait pareille folie?

Andy! Qu'as-tu fais?

Une nouvelle bourrasque souffla mais cette fois Cole s'y attendait et il réussit à faire un pas.

Andy! Arrêtes cela!

Le vent ne tombait pas et pouvait d'un instant à l'autre le faire voler à travers la pièce et même passer sous l'une ce ces arches qui s'ouvraient sur l'extérieur. Lentement la puissance ténébreuse des Xela s'amplifia dans le corps du capitaine qui peu à peu s'avançait vers son frère.

Andrew!

Plus il approchait et plus le vent était fort. Les muscles tendu sous la forces qu'il devaient employé et toute sa magie en éveille il avançait, appelant le jeune homme de plus bel. Il devait le calmer. Il devait l'empêcher de faire plus de folie. Arrivé à un pas de lui il tendit sa main pour l'attraper par l'épaule. Cela faisait des siècles qu'il se connaissait et jamais il n'aurait cru son petit frère si puissant. Son bras le faisait souffrir, sa main tremblait, elle avançait vers lui comme si elle appartenait à un vieillard. Des perles de sueur coulaient déjà le long de sa nuque. Bon sang c'était impossible.
Enfin ses doigts se refermèrent sur l'épaule d'Andrew et il sentit la morsure du froids comme s'il avait serré un bloc de glace dans ses bras. Rapidement le froids devint aussi chaud qu'un tison ardent et il dut faire un effort pour ne pas la retirer. Le feu qui brûlait dans le cœur de Cole s'engagea dans son bras jusqu'à étinceler dans ses doigts et d'un bond Andrew se retourna vers lui, dardant un regard meurtrier vers lui.
Un instant Cole en fut ébranlé. C'était toujours le regard pâle de son frère mais ces traits... ces dents aiguisées... c'était celle d'un vampire-garou... celle d'un Xela... celle qu'il avait lui aussi eut un jour...

Andrew... je sais ce que tu ressent... mais tu dois apprendre à brider tes émotions...

Un feulement lui répondit alors que des éclairs fusaient du regard de son frère.

Il faut que tu te calme Andrew...

Je ne la laisserai pas aux mains de cet... homme si tant est qu'il mérite ce nom.

Je sais... mais ce n'est pas ainsi que tu vas la sauver...

Nouveau feulement.

Réfléchis. Sa mort n'arrangera rien. Si son père ne la donne pas à lui ce sera à un autre.

Je les tuerai l'un après l'autre.

Pour devenir quoi? Un assassin? Un monstre comme eux? Continu tu es en bonne voie. Mais dis moi, Alyssia approuverait-elle ce que tu veux faire?

Il ne répondit rien mais l'air commençait à se réchauffer. Il gagnait du terrain.

Arrives-tu encore à la sentir quand tu es ainsi? Dis moi, là maintenant, où est-elle?

Andrew ferma un instant les yeux et inspira à fond pour humer l'air. Quand leur regard se croisèrent à nouveau Cole sut qu'il avait gagné. Il n'avait pas trouvé Alyssia.

Calme toi mon frère. Nous empêcherons tous les mariages qu'il faudra mais pas de cette façon.

Le visage d'Andrew reprit son apparence habituelle si tant est que ce visage malheureux lui fut habituel. Contenant son soupir Cole passa un bras rassurant autour des épaules de son frère.

Nous les retrouverons et nous agirons en chevaliers.

Il attira le jeune homme vers les escaliers et, d'une voix joyeuse, ajouta:

J'y pense! Le Grand Conseil voit son pouvoir décliner, le peuple n'a plus confiance en lui. Sais-tu donc ce qu'ils ont décidé?

Quoi?

De me rendre mon trône.

Pardon?

Je serai bientôt à nouveau empereur de Terhabitia. Je vais pouvoir édicter une loi pour nous sortir de notre guêpier. Sous peu mon cher, tout le monde saura que tu es mon frère et alors tu seras prince de Terhabitia...

Tout au long du retour il parla et parla encore pour distraire l'attention de son frère, pourtant ses sens restaient aux aguets. Les Dnagnosis pouvaient revenir à tout instant et réveiller la fureur du jeune homme.

Nombre de messages : 7 Date d'inscription : 02/03/2007

Athropos. Tel était le nom qu'il s'était donné pour dissimuler sa véritable identité. Le nom de celui qui coupe les fils des vies au plus profond des Enfers. Une esquisse de sourire cruel déchira ses lèvres. Et des vies il en avait coupé, fauché, enlevé, volé... Une main sur la gueule de son dragon noir comme la nuit, Ekinox, le maître de la mort regardait les ténèbres plonger sur Nachtewig comme des loups affamés.
Peu à peu les étoiles avaient disparut du ciel nocturne sans que personne ne l'ai remarqué. Bientôt la lune et le soleil suivraient le même chemin. Le vent glacial qui habillait chaque jour la ville souffla à travers les hautes arches de la tourelle des dragons, emportant d'étranges murmures que les hommes avaient peu à peu oublié. Les Cauchemars glissèrent le long des briques, s'envolèrent avec le vent, pour se poser sur les maisons aux pieds du château. Le sourire de l'homme s'étira.

Bonne nuit belle cité... fais de doux rêves...

Son rire se répercuta sur les murs, accompagné par le souffle chaud du dragon. Bientôt reviendraient les sombres matins, plein de guerre et de violence. Bientôt la paix et la joie seraient dévorés par la folie et la mort. Oui... bientôt...
Des pas légers dans l'escalier le tirèrent de sa douce rêverie.

Monseigneur?... la princesse...

Il tendit l'oreille.

Elle a survécu...

Une vague de colère gronda en lui mais il ne laissa rien transparaitre. Tendrement il caressa la tête d'Ekinox.

Votre incompétence frôle l'idiotie...

Monseigneur je...

Une ombre passa sur les murs de la tourelle, une silhouette à demi humaine aux mains griffues et aux dents aussi tranchante que des épées, et, dans son dos, l'homme déglutit et fit un pas en arrière.

Monseigneur je... pitié....

Il y eut un feulement, pareil à celui d'un animal, et il tomba à terre. Le hurlement de terreur du serviteur résonna dans toute la tour et une large partie du château, se perdant peu à peu dans le vent du dehors. Des petits gargouillis et des claquement de langues appréciateurs le recouvrirent lentement. Athropos pencha un peu la tête pour mieux apprécier cette délicate musique que la nuit lui offrait. Les ombres étaient repues ce soir.

Vos excuses sont acceptées, lieutenant.

De nouveaux bruits de pas percèrent le silence. Un léger hoquet échappa au tout nouveau lieutenant en voyant l'état de son prédécesseur. Il n'y avait guère peu de chance que celui-ci vaille mieux que l'autre.

Vous m'avez fait mander Monseigneur?

Félicitation soldat... vous venez d'être promu lieutenant...

Mer...merci Monseigneur.

Je veux la tête de ces femmes lieutenant. Et je les veux avant que ce mois s'achève.

Ce sera fait Monseigneur...

L'homme s'éclipsa en silence et Athropos perdit son regard sur la nuit naissante.

Bientôt mes amis... bientôt vous serez libres à nouveau... et ce monde sera à nous...

Nombre de messages : 7 Date d'inscription : 02/03/2007

Une nouvelle fois la bêtise de ses gens était confondante. Le corps du lieutenant, cet incapable guère plus apte que son prédécesseur, gisait dans la salle du trône et aurait tôt fait d'être envoyé auprès de son comparse. Tuer une femme ce n'était pourtant pas bien compliqué.
Las! Il ferait les choses lui-même! Le jour était bien avancé quand il gagna la tour aux dragons, point culminant de la cité noire. Ekinox vint poser sa lourde tête sur son épaule alors que le mage levait les mains, paumes vers le sol, doigts écartés. Ses yeux se révulsèrent, offrant leurs globes jaunis aux rayons qui traversaient le toit. Sa voix claqua comme une bannière sous le vent, soufflant loin, très loin, jusqu'à une cité fort éloignée de Nachtewig.

Les écailles de la tête du dragon se dressèrent alors qu'il laissait échapper un grognement.

Loin, très loin, sur des terres fort éloignées de Nachtewig, les comparses d'Ekinox réagissaient de même et soudain, prenaient les armes pour lui.

Sujet: Re: Le sommet de la tourelle. Dim 19 Sep 2010 - 17:50

Zack avait fouillé le château de la plus haute tour au cachot le plus profond. Rien. Pas une trace d’Athropos. Ou du moins… l’instigateur du complot n’était plus là. Serrant les poings le jeune lieutenant entendit le papier se froisser sous ses doigts. Le vent entrait comme de grandes vagues par les arches ouvertes de la tour, charriant des odeurs de sang et de fumée. Des pas retentirent dans les escaliers. Il ouvrit sa main, le papier s’envola.
Qu’importe le temps qu’il faudra je te retrouverai.

Lieutenant Laffite ?

Zack tourna la tête vers le soldat qui venait d’arriver.

Le commandant de Davonport vous demande immédiatement au poste de commandement.

Inspirant profondément pour calmer son troupe le lieutenant se retourna et suivit son subordonné pour rejoindre rapidement les tentes à l’extérieur de la ville.

» Le sommet des remparts