L'Auberge Neuve

Plus d’un an s’était écoulé depuis ce soir maudit où ses parents et ceux de Lena les avaient découverts ensemble. Bien évidemment on avait interdit à la jeune fille de le revoir et elle avait donc choisi de partir chez son oncle à Nachtewig. Il aurait voulu l’y rejoindre immédiatement mais sa famille était trop heureuse de voir en lui le moyen d’humilier la famille des Quaranta une bonne fois pour toute. Il avait donc du attendre et prétendre un voyage chez un ami pour rejoindre Héléna à Nachtewig.
Lorsqu’enfin il arriva il pris une chambre à l’auberge de la cité et se mit à la recherche de la jeune fille. On lui indiqua où vivait la famille de la princesse mais lorsqu’il se présenta chez eux, prétendant être un simple ami d’Héléna qui venait lui rendre visite, on lui apprit que la jeune fille était absente et qu’elle ne rentrerait surement pas avant la fin de journée. Il remercia donc l’oncle et la tante d’Héléna et décida de surveiller discrètement la maison pour ne pas la louper quand enfin elle rentrerait.

Deux semaines après la visite d’O’Neil Héléna avait pris sa décision et en informa son oncle et sa tante, elle souhaitait rentrer chez ses parents à Linsac. Toutefois Alejo refusa de la laisser partir sur le champ. Elle du accepter d’attendre encore un mois. Cela ne l’enchantait guère mais elle ne voulait pas les froisser, donc elle accepta.
Mais une semaine plus tard Héléna tomba malade, du moins c’est ce qu’elle cru au début. Au bout d’une semaine les choses lui apparurent sous un nouveau jour. La nausée, des fringales à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, . . . Elle réfléchit à quand remontait ses dernières menstrues et la réalité s’imposa une fois de plus à elle. Elle n’était pas malade, elle était enceinte . . . Elle portait en elle l’enfant d’O’Neil.
Un mélange de désespoir et de bonheur s’empara alors d’elle. Comment allait-elle expliquer cette grossesse ? Elle ne pourrait pas dire qui était le père . . . Elle pleura encore pendant deux longs jours avant de prendre une décision qui lui fendit le cœur. O’Neil ne devrait jamais apprendre que cet enfant était le sien. Et pour cela il fallait qu’il croit qu’elle portait l’enfant d’un autre. Elle ferait ainsi d’une pierre deux coups. Il la haïrait surement mais au moins il pourrait l’oublier. Quand à elle, elle devrait vivre avec ce secret jusqu’à son dernier souffle. Et plus dur encore elle devrait affronter son regard quand il comprendrait, ou plutôt quand il penserait, qu’elle l’avait trahi. . .
Elle ne voyait qu’un seul homme qui pouvait l’aider à sortir de cette situation. Elle s’était pourtant jurée de ne plus jamais le revoir et voila qu’à présent il devenait son seul espoir. Drago . . . Elle devait rapidement le regagner pour pouvoir lui faire croire que l’enfant qu’elle portait était de lui et non d’un autre. Le temps lui était à présent compté.
Heureusement quand Héléna alla voir Drago le lendemain les choses se passèrent encore mieux qu’elle ne l’espérait. Ce dernier s’en voulait pour ce qui s’était passé et se répandit en excuses. Il fut tellement heureux d’apprendre qu’elle ne lui en voulait plus et qu’elle l’aimait toujours qu’il ne remarqua rien de la mascarade d’Héléna. Ou peut être était ce parce qu’elle était bonne comédienne ? Peut importe, elle le tenait. Et trois jours plus tard ils se donnèrent rendez vous à l’auberge du jeune homme en fin de soirée.
Elle le rejoignit donc vêtue de l’une de ses plus belles robes azur, portant le collier qu’il lui avait offert plus d’un an auparavant. Ils s’installèrent d’abord à une table pour prendre leur diner. La nuit allait être longue . . .

C’était le grand soir. O’Neil jeta les dernières affaires dans le sac de toile qu’il prendrait avec eux. Un sourire aux lèvres il déposa délicatement le peigne d’ivoire, les épingles à cheveux et le collier d’émeraude qu’il avait acheté en cadeau pour Héléna. S’ils commençaient une nouvelle vie ensemble autant la commencer en beauté. Sa main se porta sur un petit écrin posé à côté du sac. L’ouvrant il contempla une nouvelle fois la bague. L’ultime folie qu’il avait faite pour elle. L’anneau d’argent supportait la petite pierre verte taillée en cœur et l’entourait comme dans une spirale. Elle avait toujours aimé les émeraudes… et celles-ci elle avait plutôt intérêt à les aimé vu le prix ! Il rit.

On frappa à la porte et, cachant l’écrin sous les chemises grossières, ordonna qu’on entre. C’était l’un des enfants qui surveillait Leny. Le cœur du Seigneur des Rues fit un bond. Que lui était-il arrivé ? A travers les balbutiements du petit il arriva à comprendre quelques mots : auberge avec un richard… Son sang ne fit qu’un tour. Glissant un poignard dans sa manche il sortit en bousculant le gamin et fila droit vers l’auberge. Il pleuvait à seau et il regretta de ne pas avoir enfilé de cape ou de chapeau. Les lumières filtrant par les fenêtres suffirent à lui faire voir la salle. Elle était là. Superbe dans une robe de princesse… face à lui. Son sourire lui déchira le cœur, son rire – inaudible depuis l’extérieur – était comme un tison ardent dans ses chairs.
Garce ! Menteuse !...
D’un coup de poing rageur il envoya un tonneau vide rouler plus loin. Lentement il tâcha de reprendre le pas sur lui-même. Peut être n’était-ce pas ce qu’il pensait… peut être était-elle là pour une autre raison…
Bon sang ça a intérêt à être une sacrée bonne raison !
Un instant il envisagea la possibilité de faire demi tour, d’avoir confiance en elle. Et puis… il se retrouva à grimper jusqu’à une fenêtre et à se dissimuler dans l’ombre, à l’intérieur de la chambre de ce rat… ce faquin… ce richard ! Par chance, rien ne lui échappait dans cette ville et il savait depuis longtemps où logeait cette canaille. Ce soir il allait se faire plaisir… mettre une bonne raclée à ce type et s’enfuir avec sa belle…

Il fallut attendre longtemps mais enfin il entendit des bruits puis des voix. Ils étaient deux… elle était monté avec lui. Sa colère atteignit des sommets qu’il n’avait jamais connu. Il serra les poings à s’en faire mal. La porte s’ouvrit. Ils entrèrent. La lumière s’alluma.

Vous passez une bonne soirée j’espère…

Installé dans l’unique fauteuil de la pièce il les vit sursauté avec un immense sentiment de satisfaction. Un sourire cruel se dessina sur ses traits.

Toi…

Heureux de me r’voir petit ?

O’Neil… qu’est-ce que tu fais là ?...

L’air menaçant il se leva et s’approcha du couple.

J’rendais visite à un vieil ami… c’est pas très gentil d’être parti sans un r’merciement…

Espèce de…

Le jeune homme dégaina un poignard au manche joliment décoré et s’élança vers lui. O’Neil jubila. C’était exactement ce qu’il espérait. La lame fila vers lui et il l’esquiva habilement, sortant son arme à son tour. Son poignard fila vers le torse du noble qu’il égratigna. D’une main il attrapa le poignet qui tenait l’arme et frappa rudement du manche de sa dague mais son adversaire ne lâcha pas et répondit d’un bon coup de poing dans les côtes. O’Neil gronda et sentit la morsure de la lame entamer son avant bras. Les deux hommes se jaugèrent un moment avant que Drago ne se décide à frapper. Vivement le seigneur des rues lui attrapa le poignet à nouveau et voulu frapper mais le noble en avait fait de même et bientôt les deux armes tombèrent à terre. D’un violent coup de tête O’Neil envoya son adversaire reculé de quelques pas. Du sang coulait du nez du noble et le voleur sourit.

Alors nobliau… t’en as assez pour ce soir ?

Le blanc bec s’avança vers lui et ce fut bientôt les poings qui remplacèrent les dagues. A la figure, à l’estomac, dans le bas ventre, dans les côtes… bientôt chaque partie du corps du malandrin le fit souffrir et il s’en délecta. D’un coup de pied dans le genou il envoya le richard au tapis et, l’attrapant par les restes de sa joli chemise en satin, s’apprêta à lui refaire le portrait de belle façon.

Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant ce vaurien dans sa chambre. Apparemment Lena était tout aussi surprise que lui car elle se figea sur le pas de la porte. Il tenait sa chance de régler son compte à ce batard une bonne fois pour toute. Le combat commença. Les coups pleuvaient mais il ne lâcher pas prise.
Il n’avait pas vu Héléna quittait la pièce. Il ne sut qu’elle était partie que lorsqu’elle revint accompagnée de deux gardes au moment où O’Neil avait réussi à le mettre à terre et qu’il entendit :

C’est lui. Il a attaqué mon . . . fiancé.

Malgré la douleur Drago sourit en entendant ce dernier mot et en voyant cet O’Neil se figer. Lena serait à jamais sienne, ce bon à rien de Seigneur des Rues avait perdu. Un sourire sadique aux lèvres il s’adressa au jeune homme alors que les gardes l’emmenaient.

Elle est à moi ! Tu as perdu. Et de toute façon tu n’as jamais eu aucune chance. Comment pourrait-elle préférer un moins que rien comme toi à un homme comme moi qui peux lui offrir tout ce qu’elle souhaite . . . N’est ce pas ma princesse qu’il n’a jamais eu aucune chance ?

Non aucune . . .

Il ne comprit pas ce qu’il vit alors dans les yeux du vaurien. De la haine ? Oui mais mêler à autre chose . . . De la tristesse ? Non plus que ca une détresse mêlé d’incompréhension. Mais pourquoi ? Peut importe, tout ce qui comptait à présent c’était que Lena lui appartenait, à lui et rien qu’à lui . . .

Quand Héléna avait imaginé son plan elle savait que ce serait dur mais jamais elle n’aurait imaginé que ce serait à ce point. Lorsqu’elle répondit à Drago et qu’elle vit le visage d’O’Neil son cœur se déchira dans sa poitrine. Elle aurait voulu lui crier qu’elle l’aimait lui, pas Drago. Qu’elle n’avait pas le choix. Mais elle ne pouvait pas. Elle pouvait simplement voir le visage de celui qu’elle aimait se transformer sous ses yeux, se remplir de haine et de tristesse. Mais le plus dur fut de ne rien montrer, de rester de marbre.
Lorsque les gardes eurent emmené O’Neil Héléna s’occupa de soigner Drago et s’évertua à chasser le visage du Seigneur des Rues de sa mémoire. Mais lorsque Drago et elle gagnèrent le grand lit de la chambre elle ne put s’empêchait à la dernière fois qu’un homme l’avait ainsi touché. Elle voulait repousser Drago et s’enfuir mais il était trop tard.
Cette nuit là elle ne cessa de s’imaginer dans les bras d’un autre. Un homme à la chevelure sombre et non couleur blé, aux yeux ébènes et non bleu. Et quand elle pleura au matin Drago la consola pensant que c’était parce qu’elle venait de perdre sa vertu, cet idiot n’ayant même pas remarqué que c’était déjà fait avant cette nuit là.
Ils quittèrent la cité une semaine plus tard. Et quand un mois après cette fameuse nuit elle annonça au jeune homme qu’elle était enceinte il était fou de joie espérant déjà que ce serait un garçon qui lui ressemblerait. Elle aussi d’ailleurs espérait que ce serait un garçon, et qu’il ressemblerait à son père. Père à qui elle ne cessait de penser jour et nuit. . .

Le temps sembla s’arrêter quand Héléna prononça ces mots. Son cœur se brisa, gela, envoyant une vague de stupeur dans ses veines. Non… elle n’était pas ainsi… pas sa Duchesse… elle était douce, courageuse… pas calculatrice, perverse comme cette femme… La haine gonfla en lui. Contre elle. Contre son fiancé. Et contre lui-même.
Les soldats lui mirent les fers sans même qu’il songe à réagir et, alors qu’il versait un regard plein de rage sur le couple, l’emmenèrent. Dans un état d’hébétude et de lassitude qu’il n’avait jamais connu il fut mené en prison. Les gardes exultèrent d’avoir enfin mis aux fers le Seigneur des Rues, riant à gorge déployé et se gaussant de lui. Son procès fut vite expédié. De toute façon il était coupable de tant de chose : vol, violence, corruption… on lui mit même un ou deux meurtres sur le dos… après tout il avait tué – pas ces gens là mais qu’importe ? Vingt ans de bagne. Une sentence à mort dissimulée sous de jolies phrases. La nuit tombait à peine sur son deuxième jour qu’on le jetait dans une prison roulante pour le mener vers son destin : les mines de Salstari, entre les montagnes et la chaîne de volcan.
O’Neil ne se faisait pas d’illusion. Personne ne survivait là-haut. Alors qu’il voyait à travers les barreaux le profil sombre de sa nouvelle demeure s’agrandir il sentit une nouvelle détermination enfler en lui. Oh oui il allait vivre… il travaillerait dur, il survivrait jour après jour jusqu’à l’avènement de son évasion… et alors il pourrait avoir sa vengeance. Contre les nobles. Contre Drago Malfoy. Et contre elle.

Un vague sourire étira la lèvre tuméfiée du gredin.

Ils n’étaient de retour à l’auberge que depuis quelques minutes. La faim, ou plutôt la soif tenaillait les entrailles du vampire et c’est avec une mimique à la fois amusée et amoureuse que Lucrécia commença à défaire son corset. Il eut un demi sourire, qui loin d’exprimer l’amour, exprimait combien il était las ce soir. Son entretien avec sa femme – son ex-femme se corrigea t-il à nouveau – l’avait bien plus épuisé qu’il ne l’imaginait. C’est pourtant avec des gestes doux, presque affectueux, qu’il aida la jeune femme à se dévêtir, elle lui offrit son sang, sa gorge, et il allait mordre quand on frappa.

Laisse… je vais ouvrir…lui murmura t-elle avec une caresse sur la joue.

Elle avança avec tellement de grâce vers la porte qu’elle semblait glisser. Pourquoi diable ne pouvait-il aimer cette femme là ? Elle était simple, douce et elle l’aimait. Tout était tellement plus simple avec Lucrécia…
Il en était là de ses réflexions quand il vit la personne qui les dérangeait. C’était comme si ses rêves se matérialisaient soudain. Elle était là. Si près. Belle et radieuse. Pourtant quand leurs regards se croisèrent il y lut une souffrance infinie.

Alyssia…

Il n’eut pas le temps d’en dire plus. Pas le temps de s’avancer. Elle partit en courant. Il fit un pas pour l’arrêter mais stoppa. Ne valait-il pas mieux qu’elle parte ? Qu’il cesse de lui courir après ? Oui c’était mieux. Demain il partirait et tout irai pour le mieux. La main du Lucrécia sur sa joue le ramena au présent. Elle lui offrit son plus gentil sourire, la douceur de ses yeux le caressa mais il ne ressentit rien de plus que cela, un effleurement. Rien de plus.

Va la retrouver.

Il la questionna une seconde du regard avant de courir à son tour. Le tonnerre grondait, la pluie tombait si dru qu’on ne voyait presque pas à un mètre devant soit et pourtant il couru, encore et encore jusqu’à être trempé, jusqu’à avoir l’impression de n’avoir que de l’eau sur lui, d’être engloutit, submergé.

Alyssia !hurlait-il. Alyssia !

Mais il n’y avait que le vent pour lui répondre. Et s’il ne la retrouvait jamais ? Et s’il l’avait réellement perdu ? Non ! Il ne pouvait accepter cela. Il courut plus encore, se perdant dans les ruelles, jusqu’à ce qu’il la vit. Il ne mit guère de temps pour la rejoindre et la faire brusquement pivoter vers lui. Il n’y avait pas de douceur dans ses gestes, il était d’ailleurs trop tard pour la douceur. L’orage grondait tellement qu’il dut crier pour se faire entendre.

Qu’est-ce que tu fais là ? Pourquoi… pourquoi tu es venue ?

A ton avis ?! fit-elle rageusement en se dégageant.Oh ! et puis peu importe !

Elle voulut partir mais il l’obligea à lui faire face de nouveau.

Oh non ! Tu vas m’expliquer !

T’expliquer quoi ?! Toi expliques-moi ! Tu me joue la sérénade sur le balcon et là…oh ! Rien à foutre ! J’m’en fou ! J’m’en vais !

Cette fois quand il l’obligea à se retourner il ne la lâcha pas. La tenant par les deux bras il ne pouvait empêcher un peu de la fureur qu’il contenait en lui de s’échapper. Peut être était-ce du à cet orage ? Peut être était-ce du à tout ce temps passé sans elle ? Peut être était-ce juste à cause d’elle ? Peut importait ! Mais ce soir, il allait mettre les choses au clair ! Pourtant les mots qui franchirent ses lèvres ne furent pas ceux qu’il imaginer prononcer.

Mais qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Que je ne pensais pas ce que je t’ai dis ce soir ? Que j’aime tout particulièrement te faire souffrir ? Que je suis heureux dans ces bras ?

J’m’en fou ! Lâches-moi !

Je peux pas Alyssia ! Je peux pas… te dire tout ça ! Je peux pas te laisser partir ! J’ai détesté ces années loin de toi et plus encore certaines passées avec toi ! Je t’ai détesté quand tu étais je-ne-sais-où ! J’ai haïs tes souvenirs au point d’en devenir fou ! J’ai même voulu me tuer parfois tellement ça me faisais mal! Oh crois-moi j’ai tout essayé ! La raison, la magie… mais je t’ai en moi… dans mon cœur… dans ma peau… Tu es… comme… une maladie que personne n’arrive à soigner, une drogue. Tu me ronges de l’intérieur depuis le premier jour où je t’ai vu. Et je te haïrai si j’en avais la force… Mais la vérité… c’est que je hais plus encore de ne pas te haïr, ni un seul instant, ni une seule minute, ni même du tout.

Elle le regardait maintenant avec presque autant de surprise dans les yeux qu’il en ressentait lui-même de s’entendre dire ces choses. Doucement il la relâcha et s’éloigna d’un pas.

J’ai pensé chaque mot que je t’ai dit sur ce maudit balcon. Comme je pensais ceux prononcé lors de notre, de nos mariages. Je me souviendrai l’éternité durant de ce premier jour où je t’ai vu. Dans la forêt prés du lac, la robe en charpie, couverte de sang… une véritable guerrière…

Il eut un petit rire que la tempête emporta et, doucement, remit une mèche trempée derrière l’oreille de sa femme –son ex-femme !

Mon adorable guerrière.

Elle se recula.

Comment veux-tu que je te crois ?

Il soupira.

Je ne le veux pas. Ne me crois pas Alyssia. Reste persuadée que je te déteste, que je ne t’aime plus. Pense le pire de moi. Parce que, quoi que nous puissions dire, quoi qu’il puisse arriver, nous ne pourrons jamais être ensemble… Tu ne seras jamais une princesse parfaite, encore moins une impératrice ! Et je ne serai jamais un mari tolérant, un simple seigneur qui se moque bien de ce que les autres pensent. Nous ne serons jamais du même monde, et nous ne pourrons jamais en créer un à notre image. Nous deux, ce n’était qu’un rêve. Et il faut bien un jour se réveiller.

Ils s’étaient rapproché sans s’en rendre compte, tant ils se noyaient dans le regard l’un de l’autre.

Ne me crois pas, mon amour. Je t’en prie, ne me crois pas.

Et il l’embrassa. C’était comme toucher le ciel du bout des doigts, comme trouver de l’eau après avoir traversé un désert. Il la goûta, la sentit et oublia tout ce qu’il y avait autour d’eux. Il n’y avait plus qu’elle. Elle était son monde, comme cela avait toujours été.

Sujet: Re: L'Auberge Neuve Ven 13 Sep 2013 - 23:24

Ellipse temporelle : 10 années s'écoulèrent....