La pluie tombait drue sur la cité de Telewig, une des douze places fortes de l’empire de Nachtewig. Mais ce n’était pas uniquement l’aspect stratégique qui avait amené Duncan à attaquer cette cité. Grâce aux nombreux espions au service de Terhabitia, il avait appris la présence d’une personne qui pourrait faire basculer le sort de cette guerre : Liam, fils de l’empereur de Nachtewig. Et son ennemi juré depuis que celui-ci avait fait rasé la ville où se trouvait sa fiancé.
Mais cette fois il ne lui échapperait pas. La cité était encerclée, les murs tremblaient sous les coups des catapultes et des sorts. Les cris des hommes retentissaient, se mêlant aux grondements des dragons qui s’affrontaient au-dessus d’eux.
Duncan fit voleter Athor, son magyar à pointe. La queue pourvue d’épine de l’animal s’élança vers ses ennemis, laissant libre place aux armées de Terhabitia. Un grondement au-dessus de lui l’averti de l’approche d’un adversaire. Liam. Athor l’évita de justesse et répondit d’un claquement de mâchoire en direction du cou du dragon qui l’avait attaqué. L’éclat scintillant d’une épée s’élança vers la tête de Duncan qui se pencha en arrière pour l’éviter. Dragonniers et dragons se lancèrent dans la bataille à coup de feu, de dent, de griffes et d’épée. Ils s’envolèrent bien au-delà des nuages où, profitant de son savoir faire, Duncan obligea sa monture à grimper encore plus haut avant de fondre sur l’ennemi. Les dragons s’empoignèrent mais, mue par l’élan, n’eurent pas le temps de stopper leur chute. Ils touchèrent le sol avec fracas, dans une envolée de terre et de poussière.
Quand Duncan se releva ce fut pour trouver son ennemi de toujours lui aussi prêt à continuer le combat. Les épées s’entrechoquèrent, le sang éclaboussa le sol. Bien que Liam, par un tour de magie abjecte, fut désormais plus âgé que lui, Ducan était le plus grand, le plus fort des deux. Mû par la rage, il redoubla d’effort, étourdissant son adversaire d’un coup de tête avant de le frapper en pleine poitrine de son épée. D’un puissant coup d’épaule il envoya Liam voler sur plusieurs mètres, lui faisant perdre son épée. Victorieux, il rejoignit le prince, à terre et fit glisser la pointe de son épée sur sa gorge.
C’est fini. Rendez-vous.
Les hommes de Nachtewig n’abandonnent jamais.
Alors ils mourront tous.
Ils se défièrent du regard. Liam abdiqua le premier. La bataille se termina rapidement, une fois la cité prise. C’est non sans fierté que Duncan regarda ses hommes faire flotter les couleurs de l’empire aux côtés des siennes. Les drapeaux s’élevèrent des tours de la citadelle, criant au monde la nouvelle victoire du Capitaine des Dragonniers.
Moins d’une journée plus tard, après avoir laissé une grosse partie de ses troupes sur place, le Capitaine repris la route pour apporter ses prisonniers à la capitale et à l’empereur, son cousin.